Alain Crochot dans ses culturesJe vous propose aujourd’hui une interview d’un et d’une maraicher bio ; Alain et Valérie CROCHOT qui jardinent 11 hectares de terre dans la région Ile de France, près de Cergy, gérant une grande équipe de 10 personnes et fournissant un grand nombre de paniers (600 par semaine en saison : ce n’est pas rien tout de même), ils tiennent également à jour un site professionnel les paniers bio de Cergy à travers lequel, ils proposent leurs paniers de légumes bio si vous avez la chance d’habiter prêt de chez eux ! Je vous propose donc de découvrir leurs précieux conseils sur le jardinage biologique, leurs démarches mais aussi leurs façons de travailler au jardin … Alain et Valérie ont également participé à l’évènement inter-jardinier sur le sujet « Enrichir sa terre pendant l’hiver » …

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Transcription texte de l’interview d’Alain Crochot

Yannick HIREL : Bonjour et bienvenue. Je m’appelle Yannick, l’auteur du blog Au potager bio et je vous propose aujourd’hui ce fichier audio car je suis avec Alain CROCHOT, maraichers bio et qui ont accepté ma demande d’interview. Alors bonjour Alain …

Alain CROCHOT : Bonjour.

Yannick HIREL : Je vais déjà vous laisser vous présenter à nos auditeurs.

Alain CROCHOT : D’accord, alors nous sommes maraicher bio en Ile de France, à Cergy. On cultive 11 hectares de légumes donc c’est un grand potager. Nous ne sommes pas seul : mais 10 à travailler, c’est à dire 7 dans les champs et 3 à effectuer les préparations de commande et les livraisons.

Yannick HIREL : A oui, c’est donc une grande surface cultivable ?

Alain CROCHOT : Disons qu’en IIe de France la demande est assez importante alors c’est un grand potager et il est vrai que la fin de saison est là et je dois dire que nous sommes assez content.

Yannick HIREL : J’imagine, et cela doit faire un grand nombre de familles à fournir.

Alain CROCHOT : Oui, car en saison l’été et jusqu’à noël, cela représente environ 600 paniers de légumes bio par semaines. Et l’hiver, il y a moins de gens intéressés par les légumes d’hiver alors le nombre de paniers redescends à 400/semaines. Au printemps au jardin-potager, il y a une petite interruption car il y a moins de légumes à cette saison en Ile de France.

Yannick HIREL : Effectivement, cela représente une belle surface et donc beaucoup de clients. Et quelle est votre façon de jardiner bio, utilisez-vous des produits tolérés en agriculture biologique ?

Alain CROCHOT : Dans un premier temps, il est très important de comprendre que le mot “bio” signifie “vie”, c’est donc que le sol soit vivant. Pour ce faire, nous allons apporter du compost car il y a des périodes plus favorables pour en apporter, essentiellement autour de la Saint Michel puis autour de pâque.

Au sein du compost, nous récupérons tout ce qui est feuillage, fumier de cheval, déchets de légumes que nous avions déjà prêt compostés pendant l’été. En fait, nous pouvons tout composter et la difficulté est de récupérer les choses qui n’ont pas été polluées par les métaux lourds comme par exemple ce qui est lié aux industries : sinon, nous pouvons tout composter c’est ça qui est magnifique.

En bio, nous ne mettons jamais par exemple de chair de volaille directement sur les cultures.

Yannick HIREL : D’accord, mais justement le compost mets un certain temps pour arriver à maturité ?

Alain CROCHOT : Alors, il pourra être utilisé au début du printemps lors de la plantation de tomates car les taux d’azote diminuent avec le temps, donc nous l’utilisons pour tout ce qui est cultures gourmandes et plus nous avançons dans le temps, comme quoi la nature est bien faite nous ne le dirons jamais assez, et plus le compost sera évolué et plus il va correspondre aux cultures que nous allons mettre en place.

Yannick HIREL : D’où l’intérêt de travailler avec la nature. Et au niveau des préparations, il me semble que vous réalisez des préparations naturelles à base de plantes qui vous entoure. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Alain CROCHOT : Disons que cela vient en complément du travail que nous effectuons au niveau du sol, car là il s’agit plus d’un travail au niveau de la plante potagère. A savoir que les plantes que nous pouvons trouver au sein des jardins l’été ce ne sont pas du tout des plantes européennes mais sont plus américaines comme par exemple les tomates, ou encore les haricots à rame qui viennent du Mexique … Donc toutes ces plantes ne sont pas très adaptées à nos régions, et pour ce faire nous allons utiliser d’autres plantes qui se trouvent ici, qui sont présentent naturellement dans notre environnement proche, soit en Ile de France afin de leur apporter une force supplémentaire et de les aider à résister aux nombreuses agressions qu’elles peuvent connaitre. Je pense par exemple au mildiou (champignons) sur les pieds de tomates qui cette année a été un fléau dans beaucoup d’endroits ou alors aux différents ravageurs tels que les limaces, les pucerons etc …

Yannick HIREL : Oui, tout à fait, moi aussi j’en ai eu sur ma modeste culture. Et par rapport aux pucerons, vous avez des préparations spécifiques ou vous laissez faire la nature ?

Alain CROCHOT : En fait, les pucerons nous en avons toujours sur quelques cultures, mais je pense qu’il faut toujours se poser la question : pourquoi ma plante a-t-elle des pucerons ? Car c’est toujours pour deux raisons opposées : soit il y a trop de sève ou il n’y en a pas assez ; la plante manque donc de vigueur et il y a quelque chose qui déséquilibre, une carence en azote par exemple.

Mais en curatif, nous allons utiliser des plantes comme l’ortie car les orties sont présent lorsque les pucerons sont là. Elle est en feuilles mais pas encore en fleurs. Pour nous ce sont des grosses quantités qu’il faut prendre mais pour le ramener au litre : il faut pour 10 litres d’eau environ 1 kilo de feuilles, et il va falloir faire une macération d’ortie d’environ 48 heures, ne surtout pas laisser faire un purin d’une dizaine de jours comme nous pouvons le faire au printemps.

En deux jours, nous pouvons le pulvériser pur sur les plantes ce qui va éliminer les pucerons, en renouvelant l’opération trois fois. et généralement au bout de ces trois fois…

Yannick HIREL : Les pucerons sont beaucoup moins nombreux ?

Alain CROCHOT : Oui, cela évite leur propagation tout simplement. Il faut aussi faire attention à préserver les auxiliaires comme les coccinelles par exemple, c’est à dire bien observer si la solution d’ortie,  ne les gêne pas trop. A priori, chez nous cela fonctionne plutôt bien et ne gêne en rien les auxiliaires.

Yannick HIREL : Oui, vous ne constatez aucun impact environnemental sur les syrphes … Donc pour vous la solution est de traiter à l’aide de préparations naturelles à base de plantes. Utilisez-vous également des purins ?

Alain CROCHOT : Alors ce sont plus des macérations et des tisanes car les purins servent plus à nourrir. Par exemple, lorsque nous réalisons un purin d’ortie, nous apportons au sol de l’azote, du fer, et les plantes en bénéficierons car ceci va se transformer en azote assimilable pour les plantes grâce aux bactéries. Les purins servent à nourrir le sol, tandis que les macérations et les tisanes sont plus là pour stimuler et aider les plantes que nous cultivons, ce sont des fonctions complémentaires.

Yannick HIREL : Ok, en faite cela permets de donner un petit coup de booste à la plante et de la rendre plus vigoureuse, si j’ai bien compris ?

Alain CROCHOT : C’est exactement ça. Et ce sont des plantes que nous trouvons facilement dans nos régions, et quelque soit la région en France nous allons trouver des plantes  présentes naturellement autour de nous : cela peut être le pissenlit … les feuilles de rhubarbe par exemple l’été permettent de lutter contre le mildiou.

Yannick HIREL : Ah oui ?

Alain CROCHOT : Au lieu de jeter les feuilles, il suffit de les placer au pied des pieds de tomates.

Yannick HIREL : Comme quoi, nous ne savons pas tout, parce que de la rhubarbe j’en ai mais je ne savais pas du tout que ça avait des vertus contre le mildiou. Mais vous avez d’autres choses comme cela que vous mettez en place, de part d’autres cultures je veux parler des associations au potager ?

Alain CROCHOT : Oui, on associe des cultures les unes aux autres comme nous avons des carottes avec des plantations de poireaux mais nous c’est à l’échelle d’un champs alors ce n’est pas comme un jardin-potager amateur, car cela protège de la mouche de la carotte qui est gênée par le poireau et c’est cela qui est intéressant, bon c’est l’association la plus connu. Mais par exemple, nous avons pu remarqué que de cultiver du fenouil (il est vrai que peu de gens aiment ça) mais j’ai remarqué qu’autour du fenouil, il n’y avait pratiquement pas de maladie, je pense que c’est une plante qui dégage une odeur extrêmement forte et aussi très peu de mauvaises herbes. Concrètement elle libère une substance dans l’air qui est intéressante pour nous, du coup on apporte cette plante afin de protéger dans leur environnement immédiat les autres plantes.

Yannick HIREL : Effectivement, le fenouil a une odeur assez forte.

Alain CROCHOT : Oui, et les plantations de courgettes qui seront plus proche du fenouil seront plus douces que celles qui seront à 10 mètres de celui-ci, c’est cela qui est assez surprenant aussi.

Yannick HIREL : Comme quoi, il y a des effets  dans la nature qui se fait de part les associations que nous réalisons.

Alain CROCHOT : En faite, les plantes communiquent entre elles et connaissent leur environnement. Ce sont des choses à découvrir même pour un jardinier bio amateur, il y a pleins de choses, d’expériences à faire car clairement il y a des plantes qui se gênent et d’autres qui se protègent, un peu comme avec les êtres humains.

Yannick HIREL : Oui, effectivement… Et vous avez peut être des ouvrages à nous conseiller pour ces associations de cultures bénéfiques ?

Alain CROCHOT : Non, je pense que rien ne vaut le fait de faire soi-même au potager et je pense que nous pouvons apprendre relativement vite et l’observation est le meilleur livre je puis dire. En agriculture bio, pour ce qui est du compost, je trouve que Organiser son potager en toute tranquillité est très complet, car très souvent le problème est que beaucoup on écrit des bouquins mais ce ne sont que des expériences personnelles et je trouve que rien ne vaut l’expérience personnelle justement.

Yannick HIREL : Je comprends, des choses qui vont être applicables chez vous ne le seront peut être pas dans le sud par exemple.

Alain CROCHOT : Par exemple, dans une région où il n’y a pas d’ortie nous allons trouver de la prêle, et c’est une plante que nous pouvons trouver facilement au bord des chemins, des prairies … C’est plein de silice, pleins de bonnes choses pour les plantes qui les fortifient dans le sens que cela va permettre de mieux capter la lumière donc plus de photosynthèse et plus de force dans la plante.

Yannick HIREL : Tout à fait, et c’est cela qui est formidable dans l’agriculture biologique c’est toute la connaissance des végétaux qui nous entoure et qui peut nous servir.

Alain CROCHOT : Tout à fait votre remarque est juste : c’est de découvrir, car les plantes elles vivent et en tant qu’être humain nous ne percevons pas toujours tout ceci, alors qu’elles le vivent pleinement et lorsque nous allons découvrir toutes ses petites subtilités, ces mécanismes naturels,  ce sera forcément quelque chose de génial car nous allons mieux y arriver. Et en bio les rendements ne sont pas si inférieurs que cela aux conventionnels et même si c’est pas grave car ce qui compte c’est que les plantes soit en bonne santé.

Yannick HIREL : C’est ça et ce qui est formidable, c’est que c’est possible même à la hauteur d’un champ nous pouvons nous dispenser de tous ces traitements.

Alain CROCHOT : C’est sur, à partir du moment où nous équilibrons bien la vie au sein de son champ, de son potager biologique, de son projet en permaculture ou autre méthode naturel (biodynamie etc …), nous n’avons absolument pas besoin de pesticides, c’est évident. En fait c’est comme nous lorsque nous utilisons des antibiotiques, bon parfois cela est nécessaire mais nous nous retrouvons affaiblis. Et c’est exactement ce qu’il se passe lorsqu’un traitement chimique a été mis sur une plante, il y a alors une phytotoxicité, donc la plante est affaiblit ce qui laisse place libre aux parasites et automatiquement nous allons remettre un autre produit. Par exemple pour les pommes, il faut traiter 25-30 fois ce qui fait entrer dans un engrenage pour le bonheur des firmes chimiques, ou pour les particuliers des jardineries.

Yannick HIREL : C’est clair.

Alain CROCHOT : Nous pouvons tout trouver autour de soi et d’une façon naturelle créer cet équilibre et le potager sera sain, les aliments auront plus de vitalité et plus de goût. Ce n’est pas parfait, il y a forcément des échecs lorsque nous travaillons avec le vivant mais ils sont généralement formateurs. D’ailleurs si nous réussissons notre potager naturel à 70-80 % je trouve cela génial. Et puis ça n’existe pas, dans la nature il y a toujours un coup de froid, un puceron. c’est normal, cela fait partie de la vie, le tout est que l’équilibre soit dominant.

Yannick HIREL : Et que nous puissions en profiter quand même. Je suis tout à fait d’accord. Je vois au niveau de mon potager biologique, certaines choses ont été des succès, d’autres beaucoup moins après je ne sais pas si cela vient de la terre ou des associations, mais je vais retenter l’année prochaine en suivant vos conseils.

Alain CROCHOT : En faite, c’est se poser des questions en permanence : qu’est-ce-que j’ai fait ou pas fait plutôt de dire j’ai des pucerons, je vais traiter. Le raisonnement en bio est complètement différent car en étant sur le terrain, sur la terre face à la plante, à 90 % nous trouvons la solution.

Yannick HIREL : Tout à fait, je comprends bien votre façon de voir le jardinage biologique d’un point de vue professionnel pouvant aussi s’appliquer aux amateurs, c’est assez sympa.

Alain CROCHOT : Disons que c’est assez universel, la seule différence (et encore nous c’est un grand jardin, d’ailleurs nous l’appelons comme cela même avec 11 hectares !), c’est que nous n’allons pas mélanger les plantes dans une même plate-bande. Nous allons travailler sur des plates-bandes dans lesquelles les plantes vont s’associer. Le rayonnement s’adapte très bien à l’échelle du lieu. D’un potager qui fait 10 mètres carré ou 3000 mètres carré nous ne travaillons pas de la même façon mais le raisonnement reste le même, c’est cela qui est universel dans la terre.

Yannick HIREL : C’est tout de même beaucoup plus intéressant de travailler en bio qu’en agriculture « classique » face à toute cette vie qui en résulte. Vous avez surement la chance de voir des insectes, des animaux que des agriculteurs “normaux” ne voient pas, c’est toute une diversité ou plutôt l’ensemble de la biodiversité qui se met en place.

Alain CROCHOT : Au niveau des insectes c’est colossal, on dit que dans un hectare de légumes en bio il y a l’équivalent de 6 milliards d’individus.

Yannick HIREL : Et bien, écoutez cela m’a vraiment fait plaisir d’avoir votre avis sur le jardinage bio et surtout à votre échelle pour nous qui ne sommes que des petits amateurs de jardinage.

Alain CROCHOT : Il n’y a pas de petits amateurs. De plus votre blog a l’avantage de montrer la bonne voix surtout avec la crise et aussi le simple fait de se retrouver dans la terre, je trouve que ça libère la tête et cela fait beaucoup de bien ; et je pense que c’est une voix d’avenir. Vous êtes un peu pionnier là-dessus car les gens vont revenir vers les jardins ; nous constatons cela déjà dans d’autres pays comme l’Angleterre, les gens s’approprient des petits bouts de parcelles par exemple au bord d’un chemin de fer pour cultiver. Si nous le faisons en plus de cela en bio, de manière naturel ou en permaculture, cela devient vraiment passionnant, c’est vraiment une voix d’avenir.

Yannick HIREL : C’est vraiment très gentil, merci beaucoup. Je trouve qu’il y a toujours à apprendre avec ces méthodes et techniques naturels : les insectes, la vie biologique…

Alain CROCHOT : Tout à fait et je pense que si nous arrivons à garder notre œil d’enfant toute sa vie et bien nous découvrons pleins de choses. Il n’y a pas une journée où nous ne réalisons pas un petit truc ; sauf des journées comme hier où il pleut, c’est sur nous n’allons pas être débordés. Sinon en saison nous découvrons chaque jour et c’est là où nous allons évoluer dans son approche.

Yannick HIREL : Merci beaucoup, et justement vous avez un site internet où nous pouvons vous trouver ?

Alain CROCHOT : Oui, nous avons un blog jardin ainsi qu’une boutique en ligne ; nous ne vendons que nos légumes de “saison” car nous sommes sujets au changement climatique : parfois nous avons de bonnes surprises comme de semer des choux fleurs au mois de Janvier ou alors des mauvaises surprises comme les semis de radis au mois de Mars qui ont gelés donc c’est un peu la loterie. Mais nous vendons uniquement ce que nous avons, ou alors après nous complétons avec des produits d’autres producteurs avec lesquels je travaille.

Yannick HIREL : D’accord, nous pouvons trouver différentes choses comme de la farine…

Alain CROCHOT : Oui.

Yannick HIREL : Et au niveau du blog ?

Alain CROCHOT : On publie un article par mois, afin de faire un petit bilan de la situation car nous faisons 150 variétés anciennes de légumes donc c’est ni positif, ni négatif comme je le disais tout à l’heure. Nous relativisons tout cela en ayant de la diversité, car si nous avions seulement une ou deux cultures afin de vendre aux grandes surfaces on prendrait beaucoup plus de risques mais là nous arrivons toujours à remplir les paniers.

Yannick HIREL : Il y a toujours de quoi faire et vos clients doivent être assez satisfaits et dans la région parisienne il doit y avoir de la demande.

Alain CROCHOT : Je pense que c’est cela qu’ils apprécient car les gens qui achètent nos légumes bio sont des gens qui aiment cuisiner, alors en même temps la cuisine c’est relativement simple : faire un méli mélo de légumes, préparer une variété de salade selon la saison mais c’est toujours pareil il faut préparer ; ce n’est pas comme acheter un plat cuisiné et le mettre au micro-onde.

Yannick HIREL : C’est certain.

Alain CROCHOT : Et la cuisine relève encore plus le goût des légumes, c’est cela qui est intéressant aussi. C’est un travail un peu en partenariat car nous sommes contents lorsqu’un particulier nous dit les haricots verts sont vraiment géniaux et ce qui est marrant c’est que les gens ont gardé la mémoire du goût nous entendons souvent : “ça me rappelle les légumes de ma grand mère” “c’est comme chez mon grand père”. Disons que ça nous conforte dans notre travail.

Yannick HIREL : Oui, je comprends cela doit vous faire plaisir. Je suis bien d’accord avec vous, personnellement j’ai redécouvert des saveurs grâce aux légumes que je récolte dans mon potager et cela n’a rien avoir avec ce que nous pouvons trouver dans le commerce.

Alain CROCHOT : Si vous voulez, en grande surface, les légumes ne sont pas ramassés mûrs car ils passent par des grossistes, ils sont transportés, mis en rayon. Et ensuite, si ce n’est pas mur dans le champ cela ne peux pas être de bons légumes. Il y a aussi la façon dont nous cultivons car le fait de cultiver dans une terre vivante, le goût se fait déjà à partir de là ; une betterave qui aura poussée à côté d’une mauvaise herbe aura plus de goût car elle aura du muter ou bien pourquoi nos radis sont un peu plus piquant. car ils ont dû se faire un peu eux-même.

Yannick HIREL : C’est ça, et c’est tout de suite meilleur pour la santé aussi.

Alain CROCHOT : Oui, niveau vitalité c’est différent.

Yannick HIREL : Pour faire une petite conclusion, cela m’a vraiment fait plaisir que vous ayez accepté ma demande d’interview et je pense que cela va plaire aussi à nos auditeurs.

Alain CROCHOT : Avec plaisir, cela fait plaisir de voir un maximum de gens qui se mettent au jardin naturel, d’avoir toujours des grandes idées, de philosopher sur les associations de légumes etc … Et je trouve cela très bien et très encourageant. D’autant que nous sommes dans une société de chacun pour soi.

Yannick HIREL : C’est sur cela créé du lien via les Amap, les partages d’idées, d’informations, de connaissances, de manger des fruits et légumes sains, sans pesticides. Merci encore à vous, je vous souhaite une excellente journée.

Alain CROCHOT : Merci à vous aussi et bonne journée.

J’espère que cette interview vous a plu autant qu’à moi. Personnellement, j’ai appris beaucoup de choses intéressantes ! Je vous invite à nous laisser un petit commentaire juste en dessous car je suis curieux d’avoir vos réactions.