Bonjour à vous et bienvenue dans ce nouvel article 🙂 Aujourd’hui, je vous propose de parler des différentes utilisations du compost au potager … Personnellement, je trouve qu’il s’agit d’un indispensable, un parfait exemple de recyclage dans lequel, une multitude d’organismes vivants travaillent à la transformation de la matière organique en humus. A savoir qu’il est aussi possible de pratiquer le compostage en surface dans votre potager qui est une méthode encore plus simple à mettre en place et qui présente beaucoup davantage que nous verrons dans un futur article …
Cependant, un compost « traditionnel » pourra vous servir à différents niveaux et est un excellent moyen pour débuter …
Les avantages de faire un compost
- Très simple à mettre en place, nécessitant peu de moyen (certaines mairies fournissent parfois des composteurs pour encourager le recyclage des déchets).
- Il s’agit de l’une des méthodes les plus simples et les plus rapides pour produire de l’humus à la portée de tout le monde.
- C’est un excellent appoint à vos cultures les plus gourmandes car le compost (s’il est correctement réalisé) contient des éléments minéraux (azote, phosphore …) ainsi que des oligo-éléments (calcium, souffre etc …) indispensable à la bonne croissance de vos plantes potagères et limitant ainsi les potentielles carences ou encore l’apparition de maladies potagères.
- Le compost favorise également à différentes échelles l’activité microbienne améliorant ainsi la structure générale du sol, tout en libérant petit à petit les minéraux qui pourront alors être assimilé par les racines des plantes. Le compost permet également de retenir l’eau que vous apportez (ou l’eau de pluie), c’est alors moins d’arrosage et des économies de ce précieux liquide.
Première utilisation du compost : Durant l’automne
Cette méthode est à utiliser si vous avez un petit jardin-potager. Pour les grandes surfaces, il sera préférable …
- D’utiliser votre compost ponctuellement sur certaines cultures comme je l’explique un peu plus bas.
- Mais aussi choisir une méthode d’amélioration, d’enrichissement du sol plus adaptée à vos conditions de cultures.
Parmi ces méthodes d’enrichissement du sol, cela peut être …
- Les fumiers d’animaux
- Le Bois Raméal Fragmenté
- Les semis d’engrais vert
- Etc …
Enrichir le sol du potager en fin de saison
Bref, cette parenthèse étant faite, vous avez donc passé l’été à récolter de bons fruits et légumes sains de votre potager, vous avez placé dans votre composteur vos épluchures de légumes, une partie de vos déchets de cuisine etc … Vous avez alternez les matières azotées et carbonées afin d’obtenir un compost de qualité, parfaitement équilibré. Vous pouvez donc l’utiliser durant l’automne, après vos cultures d’été en épandant votre compost directement sur le sol de votre potager. L’idéal pour cette opération est de choisir du compost demi-mûr.
Vous vous demandez peut être qu’est-ce qu’un compost demi-mûr ?
C’est tout simplement un compost qui n’est pas encore arrivé à parfaite maturation, qui n’a pas complètement finit de se dégrader. Vous pourrez facilement le reconnaitre par la présence de morceaux non décomposés. Ce qui permettra à cette matière de finir sa décomposition sur place, sur le sol de votre potager bio, activant et nourrissant ainsi la faune souterraine.
Comment épandre le compost
Il vous suffit d’étaler votre compost sur quelques centimètres et surtout, l’important sera de recouvrir cette matière organique. Pour cela, vous pouvez le recouvrir avec …
- Du carton non imprimés, sans encre et non traités
- De la paille que vous pourriez trouver sur le bon coin, chez un agriculture bio prêt de chez vous. Ou parfois dans les magasins de jardinage qui ont des collaborations avec des agriculteurs bio locaux.
- Des feuilles mortes (ce qui fera un excellent apport de matières carbonées qui sera également très apprécié des vers de terre)
- Ou alors une bâche. Mais attention, cette dernière devra laisser circuler l’air afin que la vie biologique puisse continuer à prospérer sous vos pieds. Les « bonnes » bactéries et l’ensemble de cette vie biologique que nous cherchons à favoriser ont besoin d’un milieu aérobie. C’est à dire riche en dioxygène. Dans l’hypothèse d’un milieu pauvre en oxygène. Cela va favoriser d’autres espèces plus favorable à ses conditions (anaérobie). Mais n’étant pas idéale à la transformation de la matière.
Recouvrir la matière organique pour éviter le lessivage des minéraux
Si vous ne recouvrez pas la matière organique, votre compost … Vous perdrez une partie des minéraux via un phénomène naturel : le lessivage. Ce dernier nettoie (entre guillemet) les minéraux par l’action de la pluie. De ce fait, couvrir votre sol vous permettra …
- De conserver les éléments nutritifs pour vos légumes
- D’éviter que votre sol soit exposé aux intempéries, qu’il soit matraqué etc …
- De limiter la pousse de ce que beaucoup appelle « mauvaises herbes«
- De plus, cela vous facilitera le travail du sol en début de saison. Selon la méthode de couverture utilisé, je vous conseille de surveiller qu’elles restent bien en place durant l’hiver. Une fois arrivé au printemps, vous pourrez retirer votre couverture du sol. Et préparer votre sol et commencer vos premiers semis de printemps.
Deuxième utilisation du compost : Faire votre propre terreau à semis
Comme je l’explique dans mon livre « Organiser son potager en toute tranquillité« , il est possible de réaliser votre propre terreau à semis pour cela …
- Mélanger 2/3 de compost avec 1/3 de terre du jardin
- Tamiser l’ensemble afin de retirer les gros éléments (cailloux etc …)
- Puis ajouter 1/4 de sable à l’ensemble.
Il existe d’autres méthodes pour faire son propre terreau à semis tels que le terreau de feuille etc … Mais personnellement, je vous suggère de préférer le terreau du commerce qui sont (normalement) …
- Dépourvus de potentiels germes pathogènes.
- Parfaitement équilibré et permettant d’apporter aux plantes l’ensemble des éléments indispensables jusqu’au moment de la plantation.
Avoir un compost équilibré
Cependant, si vous envisagez de faire votre propre terreau avec votre compost, il est important que ce dernier soit correctement réalisé en respectant …
- Le rapport carbone / azote pour que votre compost soit parfaitement équilibré avec l’ensemble des éléments nutritifs pour vos plantes
- La hausse de température purifiante et permettant la destruction des potentiels germes pathogènes, des graines d’adventices etc …
Troisième utilisation du compost : En guise d’appoint à vos cultures
Probablement la méthode que j’utilise le plus avec mon compost et que je recommande ! Cela peut se faire de plusieurs manières …
Au moment de la plantation
Ce qui va favoriser la bonne reprise de la plante en lui fournissant un ensemble d’éléments nutritifs pour la booster. Et n’oublions pas qu’une plante bien « nourrit » est une plante moins sensible. Moins fragile aux potentiels attaques de nuisibles ou encore aux développements de maladies.
Apport durant la saison
Pour cela, étaler régulièrement (toutes les 3 semaines environ) une fine couche de compost bien mûr aux pieds de vos cultures les plus gourmandes tels que les tomates, les aubergines, les poivrons etc … Pour cela, écartez le paillage en place (élément également indispensable à un potager bio). Puis étalez votre compost sur environ 50 centimètres d’envergure, puis recouvrez-le avec votre paillage. Cet appoint ponctuel durant la saison sera très bénéfique à vos plantes potagères pour les raisons déjà citées au début de cet article 😉
Les différents besoins en compost selon le légume
Les besoins en éléments nutritifs varient d’un légume à un autre. Et cela est à prendre en compte avant d’épandre votre compost sur vos parcelles ou bien de réaliser des appoints ponctuels. Certaines cultures sont très exigeantes, c’est le cas, des tomates, des courges et courgettes, des aubergines, des poivrons, des pommes de terre etc … Pour l’ensemble de ces fruits et légumes, plus votre sol sera fertile, riche en minéraux et plus vos plantes seront fortes, résistantes mais aussi et surtout, productives. Comme vous pouvez l’imaginer, vos résultats au potager vont avant tout dépendre du rapport entre la plante et ses besoins. Et comment vous allez répondre à ces différents besoins selon la plante.
Par exemple, certaines cultures tels que les plantes à bulbes (oignons, échalotes etc …) vont plutôt apprécier les sols moins riches. De ce fait, pour ces plantes il faut oublier complètement un éventuel apport de compost en avant saison ou en appoint durant la saison. Mais, plutôt les faire suivre sur une parcelle qui a accueillit des plantes très exigeantes par le passé. Et qui auront (entre guillemet) épuiser les réserves du sol. D’où l’importance avant d’épandre votre compost dans votre potager ou encore de réaliser des appoints ponctuels de bien connaitre les besoins de vos plantes. Mais aussi de bien préparer vos saisons d’année en année en fonction de l’emplacement de vos légumes.
J’espère que cet article vous a plu … Qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous des choses à ajouter, à compléter ? Je vous laisse mon clavier 😉
bonjour Yannick, j’ai un composteur du genre de ceux distribués par la ville mais j’ai l’impression qu’il ne chauffe pas assez..je vais peut être essayer d’en faire un à même le sol. Après les récoltes, je mets du compost, je paille et je laisse le travail se faire. L’an dernier j’ai semé des engrais verts et l’année d’avant j’avais mis compost et BRF. Pour mes courges j’ai un coin à part ( elles prennent trop de place au potager..)je mets du foin que je mélange à du crottin de cheval composté que je récupère de ma couche chaude utilisée pour mes semis et ça leurs plaît bien ! merci pour tous tes posts c’est très intéressant
Bonjour Christine,
En te lisant, tu dis … « je vais peut être essayer d’en faire un à même le sol« . Le composteur doit obligatoirement être en contact avec le sol, sur une partie enherbé, ce qui permet à ce dernier d’être coloniser par la vie qui va transformer la matière du compost en humus. Ensuite, si tu as l’impression que ton composteur ne chauffe pas assez, il faut bien penser à le brasser régulièrement car plus ce dernier sera aéré et plus la vie responsable de la dégradation sera favorisé. Il faut également contrôler (surtout l’été) l’humidité du compost comme je l’explique dans cet article > https://au-potager-bio.com/quand-arroser-le-tas-de-compost/
Cependant, superbe approche générale pour l’amélioration du sol 😉 Merci à toi de ton partage d’expérience intéressant …
Amicalement,
Yannick
Bonjour Yannick, j’ai une serre 4 saisons. J’imagine utiliser la même méthode pour le compost dans celle-ci.
Merci pour tes bons conseils.
Bonjour Victor,
Effectivement, tu peux utiliser de la même manière ton compost dans une serre. Par contre, penses à arroser l’intérieur de cette dernière régulièrement car le sol risque de sécher et la vie biologique ne sera plus autant favoriser 😉
Amicalement, je te souhaite une excellente journée
Yannick
Bonjour,
Je vous remercie pour vos conseils concernant l’utilisation du compost entre autres. A ce sujet j’aimerais savoir si le compost demi-mûr présente des lombrics ou faut-il attendre qu’ils disparaissent pour utiliser le compost. Pour faire mon compost j’utilise des légumes, des coupes de végétaux divers surtout du potager, un peu de tonte de gazon fraîche mais entre les couches : de la tonte de gazon que je fais sécher et que j’entrepose dans des gros sacs en plastique. Dans ma région (le Tarn) il fait très chaud en été, j’ai de la peine à retourner le compost, je l’arrose un peu car je ne veux pas qu’il pourrisse et sente mauvais. J’emploie du compost (celui qui est tout en bas du composteur)avant la plantation autrement je sème des engrais verts à l’automne pour alléger la terre (argilo-marneuse) et même dans les bacs maçonnés montés en permaculture. A ce sujet, je trouve que la terre sèche très vite dans les bacs malgré la paille. J’ai l’impression que la terre n’est pas assez riche.. Trop d’azote probablement car beaucoup de feuilles, peu de fruits. Cette année à l’automne je vais mette du compost, du fumier en granulés et des feuilles ou de la paille par dessus comme vous le conseillez. J’attends vos critiques bien reçues.
Amitiés
Danielle
Bonjour Danielle,
Personnellement et dans cette vidéo > https://au-potager-bio.com/3-etapes-pour-preparer-le-sol-du-potager/ Ils sont bien présents et je les laisse dans le compost que j’épands … Ils peuvent (à mon sens) continuer leur travail directement sur le sol. J’ai eu également dans mon tout premier jardin-potager des bacs et effectivement, la terre de ces derniers a tendance à sécher beaucoup plus rapidement. Sinon, votre approche générale sur le sol me semble très bonne … Il y a peut être un excès d’azote par rapport aux autres éléments, mais s’il y aurait une carence, vous verriez des signes sur les feuilles (bords qui jaunissent etc …). Les feuilles mortes sont excellentes pour le sol. Vous allez avoir plein de vers de terre 🙂
Merci à vous de votre commentaire et partage d’expérience
Amicalement, je vous souhaite une excellente journée
Yannick
Merci Yannick pour vos infos concernant les utilisations du compost. Vous citez le bois raméal fragmenté sans dire comment vous l’utilisez. Personnellement je le répands dans les haies pour alléger la terre en vue des futurs désherbages et assouplir la terre argileuse. Mais peut-on mettre du compost et par dessus du BRF? est-ce qu’ils sont compatibles pour la faune souterraine? J’utilise toutes mes coupes d’arbustes pour faire du BRF ainsi cela m’évite de porter ces déchets à la déchetterie.
Je vous pose cette question car il me semble qu’il y a moins de lombrics là où je mets du BRF. En fait, il y a deux endroits où je les vois en creusant : le compost ou la pelouse. Merci à vous et aux autres.
Bonjour Danielle,
Je vais essayer d’écrire quelques articles sur le BRF une fois que j’aurai publié tous les sujets que j’ai en réserve 🙂 En attendant, il est possible de l’utiliser de différentes manières, en guise de paillage mais c’est également une méthode d’enrichissement du sol à part entière. Par contre, pour une utilisation au potager, il faut faire attention à la faim d’azote avec le BRF ou autre paillage carboné car, ces matières broyées directement épandu sur le sol font intervenir des bactéries et des champignons qui en attaquant cette matière carbonée, vont avoir besoin d’azote pour digérer etc … Cette azote est prélevé dans le sol et peut pendant un temps ne plus être disponible pour les plantes (le temps du cycle naturel de l’azote). Avant donc d’épandre du BRF, il faut veiller à ce que le sol soit pourvu de suffisamment d’azote au risque de voir les plantes développer une carence en azote par la suite (cet élément étant indispensable à la production de la photosynthèse et qui est responsable de la belle couleur verte des feuilles). Pour cela, il peut être utile de semer des engrais verts sur la parcelle au préalable 😉 ou alors d’épandre du fumier afin de fournir assez de cet élément à la faune qui va entrer en action et aux plantes potagères par la suite.
Au niveau des lombrics c’est assez logique qu’ils soient moins présent (au début) sous le Bois Raméal Fragmenté car, le processus de dégradation se fait en plusieurs étapes et dans un premier temps, les bactéries et champignons attaquent la matière afin de la ramollir etc … Les lombrics interviennent bien plus tard 😉
En espérant que ces premières explications vous seront utiles, je vous souhaite une excellente journée
Amicalement,
Yannick
Bonjour Yannick
J’ai agrandi un parcelle de 7m2 à l’automne dernier.
Je n’ai pas retourné la pelouse ni de désherbage.
J’ai recouvert avec des cartons « propres » puis mis des restes de ton tes et des feuilles broyées a la tondeuse pour en faire une butte de 50 bons cm.
Ce printemps j’ai planté une 100 de patates de base à 7€.
Ma première récolte sur 1m2 est de 6kg.
Elles sont délicieuses.
Je recommence cet hiver en espérant que le liseron me laisse en paix.
Je suis preneur pour des conseils contre le liseron.
Cordialement.
Bonjour Rockers,
Merci pour ce partage d’expérience 🙂 Le rendement est très bon 6kg au m2, c’est vraiment pas mal ! Savez-vous quelle variété vous avez planté ? Pour ce qui est du liserons, je vais essayer d’écrire un article sur le sujet. Si toutefois vous avez des photos de ce dernier à m’envoyer par mail, n’hésitez pas 😉
Amicalement, je vous souhaite une très bonne journée
Yannick
bonsoir Yannyck ,très bonnes explications(comme dab) sur le compost ,pour ma par je procède comme suit tous les ans j’étale mon compost demi-dur sur mon potager après les récoltes sans béchage et tous les 3à4 ans je retourne ma terre avec du fumier de vache ou cheval et je doit dire que je suis très satisfait de mes récoltes et comme chaques années je distribue gratuitement à qui en veut( famille,amis et connaissance),je vous suis un max depuis la Begique ,grand merci à vous
Bonjour Eddy,
Merci de votre partage d’expérience très intéressant qui montre bien l’importance de « nourrir » le sol pour de belles récoltes. Merci également pour les compliments sur le blog et de votre suivi 😉 Amicalement, je vous souhaite une excellente journée
Yannick