Chaque année, je reçois assez régulièrement cette question … J’ai donc décidé d’y répondre à travers ce nouvel article de blog ! Il arrive parfois que certains jardiniers observent un enroulement des feuilles de tomates, comme si elles semblaient se recroqueviller sur elles-même. Dans un premier temps, je vous rassure, dans la grande majorité des cas, cela n’est absolument pas grave et vous ne risquez pas de perdre vos récoltes comme cela pourrait être le cas avec d’autres maladies des plantes tels que le mildiou de la tomate par exemple. Nous sommes ici sur un stress physiologique des plants de tomates. Je vous propose donc de voir aujourd’hui en détail, les causes de l’enroulement des feuilles et comment éviter ce phénomène …

Identifier le phénomène de l’enroulement des feuilles

Avant d’aborder les causes et solutions, il est tout de même intéressant d’être certain(e) du problème, du phénomène auquel vous êtes confronté. A mon sens, il peut y avoir trois possibilités, trois échelles de gravité si je puis dire qui dépendent de vos observations … Il est important de savoir où vous vous situez selon le cas. Ce qui vous permettra ensuite d’agir en conséquence par la suite. Voici les 3 cas possibles de l’enroulement des feuilles

Cas numéro 1 : Enroulement superficiel

Les feuilles de tomates s’enroulent légèrement tout au long de la journée mais s’ouvrent de nouveau lors d’un arrosage le soir. C’est généralement lié à une excès de chaleur brutale. Dans la grande majorité des cas, cela arrive sur les pieds de tomates cultivés sous serre et lors de fortes variations de températures d’un jour à un autre, ce qui est assez courant de nos jour.

Cas numéro 2 : Enroulement continue

Les feuilles de tomates semble rester enroulées de manière continue et par rapport au cas précédent, l’enroulement des feuilles est bien prononcés. Nous sommes ici sur un stade supérieur qui combine les éléments du premier cas, soit la forte chaleur alliée à quelques mauvaises conditions de cultures pouvant provenir d’une sécheresse au niveau du sol, d’un manque ou parfois d’un excès d’eau. Ou bien, d’arrosage trop irrégulier.

Cas numéro 3 : Virus de l’enroulement foliaire

Le cas extrême mais possible est que vous soyez confronté à un virus phytopathogène, appelé virus de l’enroulement foliaire. Dans ce cas de figure, les feuilles de tomates s’enroulent comme dans les deux cas précédent et à cela s’ajoute une sorte de rétrécissement du feuillage qui peut également présenter des tâches sur l’extrémité des feuilles. Ce cas est assez rare et quelques recherches laissent penser que ce virus pourrait être transmis par divers insectes piqueurs-suceurs tels que les pucerons, les punaises ou encore la cicadelle.

Conséquence de ce phénomène physiologique

D’un point de vue générale, en tout cas, pour les deux premières explications … Cela n’aura pas de réelle conséquence sur vos récoltes de tomates. En effet, si vous corrigez les problèmes lié à l’arrosage, tout devrait rentrer dans l’ordre. Le seul problème que vous pourriez rencontrez sera lors de la production des fruits, de la fructification car, au delà de la production de photosynthèse et de conception de sève élaborée. Les feuilles ont également un rôle protecteur envers les fruits, les protégeant ainsi des rayons du soleil. Ce qui peut avoir pour conséquence de provoquer des sortes de brûlures sur vos tomates en formation.

Que faire pour éviter l’enroulement des feuilles de tomates ?

La plupart du temps (sauf exception), les deux premiers cas arrivent généralement pour la culture sous serre et cela concerne certaines variétés de tomates qui semblent plus sensibles à ce phénomène que d’autres tels que les Coeurs de Boeuf. De ce fait, il faudra adopter ces quelques gestes pour limiter et éviter l’enroulement foliaire

Solution 1 : Ouvrir et aérer la serre durant la journée

Cela va permettre de favoriser le recyclage de l’air ambiant mais aussi de faire baisser la température de la serre. Sur ce point et selon la saison, il y d’ailleurs préférable de ne pas fermer la serre le soir. Concrètement : Au printemps quand les températures nocturnes sont encore fraiches, la fermeture de la serre le soir est primordiale avec une aération durant la journée. Dès lors que les températures augmentent, vous pouvez laisser de manière continue la serre ouverte même la nuit. Et si cela ne suffit toujours pas, selon votre région, votre climat mais aussi l’emplacement de votre serre dans le jardin, il peut être préférable d’envisager l’installation de toile d’ombrage spécialement conçu pour les serres.

Solution 2 : Penser à pailler vos pieds de tomates

Comme nous l’avons vu précédemment, le sécheresse du sol peut être une cause de l’enroulement combinée aux autres facteurs cités plus haut. Il est donc essentiel de limiter le matraquage de la terre par la chaleur et le soleil en plaçant un paillage qui permettra aussi de réduire vos apports en eau, de limiter le phénomène d’évaporation (surtout sous serre) et par conséquent de conserver une certaine fraîcheur au niveau du sol. Sur ce point, je vous propose la lecture de cet article « Comment pailler le sol du potager« .

Solution 3 : Arroser de manière régulière en respectant les bonnes quantités

L’arrosage est cruciale dans la vie d’une plante. Bien que l’arrosage des tomates varie selon le stade de croissance. Une fois installé dans la serre et dès lors que les températures commencent à grimper, il faut essayer d’être régulier dans les apports en eau. Personnellement, j’arrose une à deux fois par semaine (mais attention, je suis en Bretagne, les conditions en terme de température sont plutôt … disons … douces !) et je compte 3 à 4 litres d’eau / pied. A cela, vous devez également prendre en compte les grandes lignes de votre sol afin de connaitre sa capacité à absorber et à retenir l’eau que vous apportez. Voir l’article « Les avantages et inconvénients des sols au potager« .

Solution 4 : Eviter l’excès de purin d’ortie

Comme je l’écrivais il y a quelques jours sur le purin d’ortie et le purin de consoude. Le purin d’ortie est utile lors des premières phases de croissance, apportant ainsi un surplus d’azote assimilable qui va favoriser le développement du feuillage. Cependant, en excès, cela peut avoir l’effet de provoquer ce phénomène d’enroulement des feuilles de tomates. Il est donc primordiale d’arrêter cet apport de purin d’ortie une fois le plant bien développé. Cependant, rien ne vous empêche d’axer sur le purin de consoude qui va favoriser la floraison et fructification des tomates.

Solution 5 : Ne pas trop tailler les pieds de tomates

Si vous êtes comme moi. Personnellement, je ne taille presque pas, voir pas du tout mes pieds de tomates. Et pour l’avoir testé une année. Si pris de remords, vous décidez de débroussailler vos pieds en retirant les excès de branches, de gourmands, de feuilles etc … Le pied étant habitué à se développer à son rythme, sans stress lié à la taille peut, suite à cette action essayer de se protéger en enroulant son feuillage. D’où l’importance de soit tailler dès le départ, ou alors de ne pas tailler excessivement par la suite si vous optez pour la non-taille des pieds de tomates.

Le virus de l’enroulement foliaire

Dans le cas le plus extrême, les solutions sont d’éviter ou plutôt de réduire les potentiels attaques de ravageurs dans un potager en permaculture. Pour cela, il existe différentes solutions naturels et bien entendu, cela prend du temps de laisser s’installer un équilibre dans le jardin. Pour un meilleur équilibre entre les espèces, il faut axer sur la biodiversité, ce qui passe bien sûr par la diversité des végétaux via la plantation de plante martyre, de plantes répulsives tout en intégrant éventuellement les moyens de lutte biologique.

En espérant que l’ensemble de ces conseils vous seront utiles, je vous invite à compléter cet article avec vos connaissances, votre expérience etc … Est-ce que vous avez déjà eu ce phénomène de l’enroulement des feuilles ?