L’oïdium est probablement l’une des maladies les plus répandues et les plus facilement reconnaissables au jardin-potager. En effet, quels jardiniers n’y a pas déjà été confronté ? Présente sous la forme de tâches poudreuses (à l’aspect farineux) de couleur blanche ou grise, elle apparaît sur les feuilles et sur les tiges des plantes, bloquant la production de photosynthèse et pouvant nuire, dans le cadre du potager biologique à la production et récolte. Il existe différents types d’oïdium ou devrais-je dire champignons responsables de l’oïdium selon la plante en question.
Concrètement, celui qui se développe sur votre vigne (Erysiphe necator) ne sera pas le même que celui qui touche vos solanacées (Leveillula taurica) ou encore vos rosiers (Podosphaera pannosa). En bref, chaque plante à son champignon ! Cependant, les moyens préventifs et curatifs, incluant l’utilisation de fongicides et de traitements naturels, restent les mêmes quel que soit le végétal atteint … Alors voyons en détail qu’est-ce que l’oïdium ? Comment l’identifier ? Comment se développe-t-il ? Mais surtout quelles sont les gestes préventifs à adopter ainsi que les moyens de luttes naturels avec des solutions à base de bicarbonate ou de lait ? …
Identification et conséquences de l’oïdium sur mes plantes
Comme je l’expliquais ci-dessus, l’oïdium se reconnaît assez facilement par son feutrage blanc ou gris qui, apparait sur les feuilles et qui peut également s’installer sur les tiges des plantes, les fleurs, les bourgeons et les fruits. Dans son processus de développement, cette maladie a la particularité de fragiliser la plante et de l’affaiblir. C’est pourquoi, lors des premiers signes d’apparition des symptômes, il est préférable d’agir rapidement en utilisant des produits curatifs et en appliquant en amont les gestes préventifs pour limiter les facteurs de développement.
Selon la surface recouverte par l’oïdium, la photosynthèse est réduite ce qui peut être un sérieux problème surtout pour les plantes comestibles étant donné qu’une photosynthèse insuffisante diminue les sucres produits et par conséquent, la saveur des fruits ou du légume bio. De plus, si vous n’agissez pas et que l’oïdium continue à se développer, les plantes infectées finissent par jaunir et voir même noircir, affectant ainsi le sol et les cultures environnantes, mais pour en arriver là, il faut vraiment avoir laissé faire …
Le développement de l’oïdium est également favorisé dans des atmosphères confinées avec de l’air chaud et sec. Ainsi, il est crucial de ventiler les espaces de culture et d’éviter les plantations trop rapprochées pour limiter l’expansion de ce champignon. Une bonne gestion de l’eau et de l’espace autour des plantes contribue également à prévenir les maladies fongiques comme le mildiou.
Liste des plantes sensibles à l’oïdium
Les plantes potagères
- La betterave
- la laitue
- l’endive
- l’artichaut
- les solanacées dont les tomates etc …
- l’ensemble des cucurbitacées (courges, courgettes, concombre etc …)
- Le haricot
- Le pois
- …
Les arbres fruitiers et fruits à baie
- La myrtille
- L’abricotier
- L’ensemble des agrumes
- Le framboisier
- Le cerisier
- …
Dans les vergers, les pommiers, cognassiers, pêchers et groseilliers sont également parmi les arbres fruitiers sujets à l’oïdium, qui peut même impacter gravement la récolte si elle n’est pas traitée à temps avec des traitements préventifs comme le soufre ou des solutions à base de purin. La vigilance dès le début de l’apparition des symptômes est essentielle pour protéger vos cultures.
Les fleurs sensibles à l’oïdium
- L’Hortensia
- Les oeillets peuvent parfois être infectés
- Le bégonia
- Le cyclamen
- Le rosier
- …
5 gestes préventifs à mettre en place contre l’oïdium
L’oïdium étant une maladie cryptogamique (lié au développement d’un champignon), il se propage par le biais de spores qui sont favorisés par un fort taux d’humidité de l’air. Bien que chaque champignon responsable des différents types d’oïdium possède ses propres conditions de développement, l’ensemble des gestes ci-dessous peuvent vous permettre d’éviter son apparition …
- Geste numéro 1 : Choisissez des variétés de plantes résistantes, régionales qui vont ainsi être mieux adaptées à votre climat et conditions de culture.
- Geste numéro 2 : Ne pas arroser le feuillage mais bien au pied des plantes car, ce sont les racines qui absorbent l’eau de vos arrosages par le biais de minuscules poils absorbants et non les feuilles.
- Geste numéro 3 : Plantez vos végétaux avec une bonne exposition matinale, cela permet de faire sécher plus rapidement la rosée du matin et ainsi éviter un excès d’humidité foliaire.
- Geste numéro 4 : Respectez les distances et espacements conseillés entre vos plantes afin de favoriser une bonne circulation de l’air entre vos végétaux et donc réduire l’humidité d’une manière générale.
- Geste numéro 5 : Si chaque année, vos plants sont atteints par l’oïdium, il peut être intéressant de pulvériser en préventif une solution fongicide à base de bicarbonate de soude ou encore une infusion d’ail, un purin de prêle ou encore de lait. L’utilisation d’un pulverisateur facilite l’action de ces traitements sur l’ensemble des plantes.
Arroser et nourrir régulièrement vos plantes permet également de renforcer leur santé et d’augmenter leur résistance naturelle contre l’oïdium.
Lutter naturellement contre l’oïdium
A partir du moment où vous constatez la présence de l’oïdium sur vos plantes, le premier réflexe à adopter est de retirer les parties atteintes en évitant de trop secouer la plante pour limiter la propagation des spores. Ensuite, ré-évaluer vos gestes au niveau de l’arrosage, de l’utilisation de produits préventifs et autres facteurs de développement. À cela, vous pouvez faire des traitements naturels tels que l’application de décoctions de prêle ou de solutions à base de soufre pour renforcer la résistance des plantes.
Le bicarbonate de soude
Il possède des propriétés intéressantes dans la lutte contre les maladies cryptogamiques, véritable solution fongicide de par son pH basique qui permet de « casser » les conditions de développements des spores de l’oïdium. Pour bien l’utiliser, comptez 1 litre d’eau pour une cuillère à café de bicarbonate de soude + une cuillère à café de savon noir qui va permettre à la préparation de s’accrocher au feuillage et d’agir efficacement contre les champignons responsables de l’oïdium.
Le lait contre l’oïdium
Je sais que cela peut paraître un peu étrange d’utiliser du lait au jardin mais, si cette préparation est utilisée lors de journée ensoleillée, cela provoque une réaction créant des radicaux peroxydes qui est un composé chimique permettant de réduire la quantité de spores d’oïdium. Généralement, on dilue le lait à hauteur d’une dizaine de pourcent dans de l’eau et on l’applique comme un traitement curatif sur les feuilles infectées.
La décoction de prêle et infusion d’ail
La prêle est riche en silice et possède des vertus fongicides utiles pour lutter contre la plupart des maladies cryptogamiques. Pour une meilleure efficacité, vous pouvez pulvériser chaque semaine cette décoction. L’ail a également des propriétés fongicides qui peuvent être utilisées dans le potager sous la forme d’infusion. Par rapport à ces différentes solutions, voici un article complet contenant les recettes de préparation naturelle incluant des traitements à base de purins et de solutions de soufre.
Un autre remède biologique est l’utilisation de la macération huileuse à base d’ail. Cela agit non seulement comme un fongicide, mais aussi comme un insecticide, permettant de cibler divers problèmes à la fois, tels que les érysiphes et autres champignons nuisibles de votre jardin.
Conclusion
Il me semble avoir fait le tour de cette maladie qui touche beaucoup de plantes au jardin et au potager. Comme toujours, la prévention reste votre meilleur atout afin de ne pas avoir à entrer dans le domaine du curatif et la lutte sans fin. Personnellement, ce sont surtout mes plants de courgettes qui ont été (parfois) touchés par l’oïdium mais sans que cela n’affecte la production. Pour cela, je pense qu’il faut tout de suite agir dans ce cas-là pour limiter l’expansion avec des traitements préventifs comme le soufre ou le bicarbonate. De votre côté, avez-vous déjà été confronté à ce phénomène et quelles sont vos solutions ? …
Pour désinfecter le sol du potager, on peut l arroser avec du purin de consoude. Je le fais avant de semer ou de repiquer mes légumes. Anita de Namur (Be).
Bonjour Yannick,
Merci pour cet article et celui des bourraches, très intéressants (je n’ai pas encore lu les autres ;)). Mes bourraches sont pleines d’oïdium. Je vais tenter la solution bicarbonate/ savon noir mais je crains qu’il soit trop tard. Je vais sûrement devoir les couper à la base. Est-ce que ces coupes peuvent rejoindre le compost ?
Merci encore.
Bonjour Noëlle-Anne,
C’est souvent la prévention qui est la meilleure façon d’agir pour ce genre de maladie … Concernant les restes de tailles, normalement, on déconseille souvent de placer des végétaux malades dans un compost mais si ce dernier est bien fait, avec une hausse de température produire par les différentes bactéries, cela détruit les germes pathogènes.
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
Bonjour Yannick merci pour tout ces informations qui sont plus que bénéfique pour nous autres amateurs de jardinage bio. En effet mon potager en souffre énormément et je ne sais jusqu’à présent à quel saint me vouer. Chez moi j’ai dû faire un grand nettoyage du jardin hélas je constate que le mal à atteint même le sol car en arrachant les plantes malades je constate sa présence et au niveau des racines et au niveau de la terre. Que faire la plus part des postes traitent de la question des feuilles, tiges et autres touchées et non du sol. Dans mon cas quel traitement me conseillez-vous ? Agréable journée.
Je n’arrive pas à mettre mon adresse mail pour moi avoir quand semer et planter
Bonjour à vous,
Merci de votre intérêt pour mon travail … Pour répondre à votre demande, je vous invite à me contacter
Je pourrai ainsi vous envoyer de nouveau le lien 😉
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
Et comment appliquez-vous ces préparations ?
Bonjour Nathalie,
Cela se fait par pulvérisation 😉
Bonne journée à vous
Yannick
Et bien chez moi l’oïdium attaque mes soucis :/ par contre il n’a pas attaqué les tomates juste à côté mais jai peur que ça se transmette. J’ai aussi des colonie de pucerons dessus. J’avais lu que c’était un répulsif pourtant.. Bien à vous.
Merci pour message sur oïdium – mes semis petites pousses (chéries) et plants sont toujours à l’intérieure; j’attends qu’il fasse un peu plus chaud pour repiquer. Bonne journée à tout l’équipe – Robert
Merci pour cet article très complet. Je jardine sur mon balcon, et moi aussi, parfois, je fais face à l’oidium, surtout à l’automne quand l’air n’est plus aussi sec.
Pour éviter la prolifération, j’utilise comme tu le préconises des décoctions de prêle et ai de bons résultats.
Anicalement
Valérie