Le poireau (Allium porrum) est une plante potagère de la famille des Amaryllidacées. Légume d’hiver par excellence mais pas seulement, le poireau est une plante bisannuelle, il est donc possible de semer et planter des poireaux deux fois dans l’année pour des récoltes étalées. Un peu plus loin dans cet article, j’ajouterai également une troisième possibilité pour le semis pour des récoltes précoces en début de saison suivante. Il existe près de 200 variétés inscrites au catalogue Européen. Dans nos contrées, on distingue une bonne vingtaine de variétés à cultiver. La culture du poireau est à mon sens assez simple à réussir mais pour cela, il faut apporter les bons entretiens tout au long de la croissance ainsi que quelques gestes préventifs pour limiter la présence de certains ravageurs pouvant vous priver de vos récoltes. Voyons ensemble comment réussir votre culture de poireau au potager, quelques exemples de variétés que je recommande selon la saison mais aussi des conseils pour le semis, la plantation, les entretiens, les associations possibles etc …
Cultiver des poireaux en permaculture
De préférence, les poireaux se développeront mieux dans un sol profond et léger, correctement drainé avec une bonne exposition au soleil mais attention sur ce point, ils risquent de souffrir des fortes chaleurs et éventuelles sécheresses. Personnellement, depuis quelques années maintenant et pour ce qui concerne les cultures d’été, je fais ma plantation à la mi-ombre et cela donne d’assez bon résultat. Les poireaux d’hiver ont la particularité (si vous sélectionnez la bonne variété) de résister au froid. De ce fait, il est possible de les laisser en pleine terre durant l’hiver afin de les récolter au fur et à mesure de vos besoins. Passons à la réalisation du semis …
Quand faire un semis de poireau ?
Comme vous l’avez deviné, il y a plusieurs périodes pour faire un semis de poireau qui vont définir la période de récolte et le choix des variétés. Concrètement …
- Pour les poireaux d’été (récolte à partir du mois de juin jusqu’à fin août au potager) : Le semis se fait dès le mois de février.
- Pour les poireaux d’hiver (récolte à partir du mois d’octobre – novembre et pouvant aller jusqu’au début du printemps selon la quantité semée et l’espace disponible) : Le semis débute dans le courant du mois d’avril.
- Pour les poireaux « primeurs » (récolte entre mai et juin au potager) : Ceci est la troisième possibilité présentée en introduction, le semis peut être lancé en août et ceci jusqu’au mois de septembre au jardin.
Comment semer des poireaux au potager ?
Une fois que vous avez déterminé le type de poireaux que vous souhaitez cultiver dans votre jardin en permaculture et définit votre période du semis. Vous avez plusieurs possibilités en fonction du matériel à votre disposition. Clairement, il est possible de semer des poireaux en terrine, en pépinière, sous châssis ou sous couche chaude. La méthode du semis reste la même. Cependant, pour les semis sous protection permettant de créer un effet de serre, pensez à aérer afin de renouveler l’air ambiant dès que les premières feuilles sont visibles (les excès d’humidité pour n’importe quel semis sont rarement bon et peuvent même provoquer quelques soucis comme des maladies cryptogamiques (fonte etc …). Voyons comment faire un semis en terrine qui est une méthode très accessible, même si vos débutez dans le jardinage …
Le semis en terrine
- Commencez par remplir vos terrines de terreau que vous tasserez très légèrement pour combler les potentiels espaces vides.
- Dispersez vos graines de poireaux de manière homogène à la surface et recouvrez-les d’une fine couche de terreau qu’il vous suffira (ici encore) de tasser légèrement pour que les graines entrent en contact avec le support
- Arrosez de manière régulière et sans excès (juste pour conserver une certaine humidité du support) tout au long de la germination et au delà.
- Une fois que vos poireaux atteignent la taille d’un crayon à papier, ils seront alors prêt à être repiqués en pleine terre le moment venu.
A savoir que le semis en place est possible pour les poireaux d’hiver ou primeur mais pour ma part, ces derniers non jamais très bien fonctionné car, une fois sortie, les petites limaces viennent se servir ! N’hésitez pas à partager votre expérience sur ce point à travers un commentaire …
Quand et comment planter les poireaux au potager naturel
J’ai déjà tourné une vidéo sur le sujet que vous pouvez visionner juste ici. Cependant, pour vous donner quelques explications supplémentaires … la plantation des poireaux semés en février se fait aux alentours de début mai au jardin, la plantation des poireaux semés en avril seront prêt à repiquer en juillet, voir début août maximum. Les poireaux d’hiver peuvent parfaitement être placé après une culture de pomme de terre primeur. Cette enchainement de culture est intéressant car, les pommes de terre auront laissé un sol meuble et aéré qui sera ainsi adapté à votre culture de poireaux. Pour bien planter …
- Creusez des sillons d’une petite dizaine de profondeur et espacez ces derniers d’environ 25 centimètres
- Séparez vos poireaux les uns des autres et coupez une partie des feuilles vertes à 2-3 centimètres du fût et les racines en ne laissant qu’un centimètre environ
- A partir de là, plantez vos poireaux dans le sillon en les espaçant d’une quinzaine de centimètres entre eux, puis arrosez pour faciliter la bonne reprise des plants.
Les associations favorables et défavorables avec le poireau
Il y a plusieurs associations possibles. De mon côté, j’essaie toujours de pratiquer des associations allélopathiques au potager. Pour les poireaux, il est possible d’alterner les rangs avec une culture de carottes et/ou d’oignons. Cette association a plusieurs effets préventifs (mais bien entendu, il ne faudra pas compter que sur ce point, la prévention au potager et en permaculture réside dans une combinaison de facteurs et dépend aussi de l’équilibre général de votre jardin, de l’ampleur des attaques et de la présence d’auxiliaires). Les oignons peuvent permettre d’éloigner la teigne et le poireau de part son odeur permet de brouiller les pistes olfactives de la mouche de la carotte qui aura plus de mal à détecter leur plante hôte. Cependant, nous pouvons aussi associer les poireaux au potager à proximité des fraisiers, des tomates ou encore des céleris. Au niveau des associations potentiellement défavorables, il est préférable de les éloigner des légumineuses tels que les fèves, les haricots ou encore les pois.
Les entretiens à apporter jusqu’à la récolte
Les soins à apporter sont assez simple mais certains d’entre eux sont indispensables pour favoriser le développement du fût. Bien entendu, il faudra en début de croissance limiter la pousse des dites « mauvaises herbes » afin de limiter la concurrence. Sur ce point, rien ne vous empêche de choisir un paillage qui va également permettre de conserver une bonne fraicheur au niveau du sol et limiter vos apports en eau. D’ailleurs, les arrosages ne sont nécessaire qu’en cas de sécheresse (d’où l’intérêt à mon sens de planter les poireaux d’été à la mi-ombre).
Au niveau des entretiens, entre guillemet, indispensables … Tout au long de la croissance, buttez vos poireaux en ramenant de la terre dans vos sillons (cela permet d’avoir plus de blanc). Environ 3 à 4 fois dans la saison jusqu’à la récolte, je coupe une partie des feuilles vertes que je réutilise soit en déposant ces fanes autour de la culture ou alors que je cuisine.
Récupérer les graines de poireaux
La multiplication des poireaux se fait uniquement par le semis. Pour cela, il vous faudra laisser monter en graine quelques pieds de poireaux mais, il faut compter 2 années après le semis pour voir ce phénomène. L’idéal est de sélectionner les plus beaux plants au cours de la première année, de bien les pailler durant l’hiver pour les protéger et une fois la montée en graine réalisé, vous pourrez récolter les semences qu’il vous suffira de faire sécher et de stocker pour l’année suivante.
Récolte et conservation du poireau
Comme je l’écrivais un peu plus haut, les poireaux ont l’avantage de pouvoir être récolté au fur et à mesure de vos besoins afin d’être cuisiné frais dans la foulée … Cependant, selon votre calendrier de culture, vous pourriez vouloir libérer l’espace pour y implanter d’autres plantes potagères. Personnellement et dans ce cas de figure, je lave et découpe mes poireaux en dé pour les congeler dans des contenants hermétiques. Mais pour être tout à fait franc, si vous avez la possibilité de les laisser en terre et de les récolter au fur et à mesure, ils seront bien meilleurs gustativement …
Les variétés de poireaux que je recommande
Certaines variétés offrent une meilleure résistance au froid et seront donc à privilégier pour les cultures d’hiver. C’est le cas du poireau « Bleu de Solaise » ou encore du poireau d’hiver « Armor ». Pour les cultures d’été, mon choix se porte vers le « Monstrueux d’Elbeuf », le « Géant de Suisse » ou encore « Le gros long d’été » qui est une variété assez classique. Il peut également être intéressant de penser à implanter des légumes perpétuels en permaculture qui vont rester en place plusieurs années. Dans cette catégorie, vous pourriez penser à planter quelques poireaux perpétuels qui vous offriront des récoltes sur plusieurs années sans que vous n’ayez besoin de refaire un semis ou une plantation.
Les ravageurs et maladies du poireau
Le « problème » le plus courant que vous pourriez rencontrer est la teigne du poireau. A mon sens, seul un ensemble d’action préventive peuvent permettre de réguler la population de ces papillons responsables de la teigne. Parmi ces dernières : L’installation de filets anti-insectes lors des périodes de pontes, L’association des poireaux avec les carottes et céleris en alternance qui vont brouiller les pistes des papillons, toujours en préventif faire des pulvérisations de purin de tanaisie ou de purin d’ortie. Les cultures de poireaux peuvent également être sensible à la rouille qui se développent avec les excès d’humidités. Sur ce point, une bonne gestion des arrosages sans mouiller le feuillage des poireaux peut prévenir le phénomène (bien entendu, selon les saisons, la pluviométrie peut favoriser l’apparition de la rouille …). En préventif, vous pourriez envisager une décoction de prêle et en curatif, coupez les parties atteintes.
Pour conclure …
Cette culture est au final assez classique dans un jardin-potager naturel et comme nous avons pu le voir, intéressante de part ses périodes de récoltes étalées quasiment toute l’année. Je vous invite à me laisser un petit commentaire juste en dessous afin de partager votre expérience ou poser vos questions …
Bonjour Yannick
Vous dites que c’est bénéfique de couper les feuilles des poireaux lors de la culture.
Faut-il les couper au rat du sol ou à une certaine distance du sol.
Merci d’avance
Bonjour Jean-Pierre,
Il faut effectivement laisser une partie des feuilles … Voici une (très ancienne) vidéo ce sera mieux que des explications 😉 > https://au-potager-bio.com/1-astuce-pour-bien-cultiver-vos-poireaux/
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
que pense tu du jaune du poitou
Bonjour Nadine,
Je n’ai encore jamais testé cette variété mais, ça semble donner de beau poireaux non ?
Amicalement,
Yannick
Bonjour
Planté 150 poireaux en permaculture r et j’en ai récolté 4, il en reste 5 ou 6.
Les rats taupiers adorent surtout bien protégés sous le paillage .
Ils aiment le blanc et parfois me laissent un peu de vert …
bonjour yannick , contrairement à ce que tu dit le semis en terrine ne marche pas bien , il ne donne que des poireaux chétifs et qui se déssèchent très vite . je sème à la fin du printemps et les limaces ne mangent pas tout ….
pour ne pas être trop embêté par le buttage , je fait un sillon profond de 15 cm et au fond du sillon je fais un trou au plantoir pour placer les plants . le sillon me permet d’arroser facilement l’été et en se bouchant peu à peu il remplace le buttage . je paille avec les tontes de gazon puis avec de la paille .
j’ai des très gros poireaux , qui font « le baton » en montant à partir d’avril .
Bonjour Jean-Marc,
Merci de ton retour d’expérience très intéressant … Du coup, si je comprends bien tu sèmes directement en plein terre ? Personnellement, je laisse « baigner » la terrine dans un bac contenant un fond d’eau, ce qui permet un arrosage par capillarité en évitant ce phénomène de dessèchement des jeunes pousses comme tu le dis car, effectivement et tu as raison, sans arrosage régulier, le semis en terrine n’est pas des plus efficace.
A très bientôt
Amicalement,
Yannick
Bonjour, J’ai semé des poireaux en jardinière le 30 mars…et depuis je ne vois rien sortir. Est-ce normal ou faut-il que je recommence ? merci pour votre aide.
Bonjour Dominique,
Généralement, il faut compter une bonne quinzaine de jour pour la levée … Donc, effectivement, cela devient un peu long dans votre cas … vous pouvez essayer de relancer une tournée et l’important est de conserver le terreau bien humide tout au long de la croissance mais sans excès pour ne pas asphyxier les graines qui ne germeront pas dans ce cas 😉 N’hésitez pas à nous tenir au courant …
Amicalement,
Yannick
Merci beaucoup de votre réponse, je vais donc recommencer ! à bientôt !
Bonjour,
Beaucoup de planteurs de poireaux coupent les feuilles de ceux ci lorsqu’elles commencent à être trop grandes .
Est ce que cela favorise la pousse du poireau ?
D’autres jardiniers disent que nous attirons la teigne du poireau de par l’odeur dégagée par la coupe des feuilles
Pouvez vous me renseigner la dessus ?
Merci d’avance
Salutations
Bonjour à vous,
Merci de vos questions pertinentes … Alors effectivement, on peut couper les feuilles plusieurs fois jusqu’à la récolte (personnellement, je le fais 2 à 3 fois). Ensuite, soit vous pouvez les déposer à la surface du sol pour faire du compostage en surface ou bien les cuisiner. Par contre, je ne pense pas que cela favorise plus que ça la teigne qui de toute façon détecte sa plante hôte par son odeur (c’est pourquoi à mon sens, il ne faut pas hésiter à mélanger les cultures plus odorantes et hautes afin de brouiller les pistes olfactives) et la teigne a également des périodes de pontes bien précise (voici un article à son sujet > Comment lutter contre la teigne du poireau).
Malgré tout, cette action de tailler des poireaux a tout de même un effet bénéfique pour le poireaux lui-même en le forçant à produire de nouvelles feuilles mais à cela, il faut aussi penser à butter les poireaux au fur et à mesure 😉
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
Bonjour Yannick,
Comment faire pour ne pas avoir mes poireaux qui deviennent des tiges de bois, car c’est le problème que j’ai à chaque récolte ?
Pourtant, j’essaye de faire au mieux à la plantation et en respectant le calendrier lunaire.
Un grand merci pour tous tes conseils.
Bonjour Jacques,
Merci de ton retour et commentaire sur le blog … Personnellement, je n’ai jamais vraiment suivi de calendrier lunaire mais qu’entends-tu par tige de bois ? C’est qu’ils sont secs ? Si c’est le cas, ne serait-ce pas lié à la sécheresse ou canicule ? ON dit souvent qu’il faut les planter au soleil mais personnellement, depuis pas mal d’année maintenant, je les place à la mi-ombre et c’est plutôt positif. De même, comment gères-tu les arrosages … C’est également une piste à explorer par rapport aux phénomène que tu décris 😉
Amicalement, je te souhaite une bonne journée
Yannick
bonjour yannick,j ai effectuer un test suivant,et qui fonctionne pas mal mais il faut une serre , dés la fin des tomates , je plante des poireaux ,et chaque année j ai de ce fait toujours des poireaux sains tout l hiver.
merci pour tes conseils
Bonjour Claude,
Je trouve que c’est une bonne idée ça 🙂 J’essaierai cette année de faire suivre une culture de poireaux aux tomates … Merci pour le partage
Amicalement,
Yannick
Bonjour YANNICK,
Merci pour tes articles que
je trouve vraiment très complets. j’ai fait un semis de poireaux en terrine en février. A ce jour, les plants font environ 15cm mais très fin, je n’ose pas les repiquer. Mais dans ma terrine il y a à peu près 5 à 6 cm de terreau uniquement. Est-ce que cela vient de là que les poireaux ne s’ épaississent pas plus ?
Bonjour à vous,
Merci à vous pour les compliments sur les articles 😉 Alors effectivement, généralement, on attends qu’ils fassent la taille d’un crayon pour les repiquer … Je ne saurai dire pourquoi ils ne grossissent pas plus dans votre cas, car, il y a beaucoup de potentiels facteurs mais, ce que je vous suggère, c’est de bien maintenir le support humide (sans excès) et de les repiquer le moment venu selon votre calendrier de culture …
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
Est-ce jouable de tenter la culture des poireaux en terre argilo-limoneuse (que j’essaye d’améliorer depuis 1 an mais ça reste récent) ?