Comme vous le savez dans mon approche du jardinage biologique et la permaculture en générale. Il est essentiel d’essayer de réutiliser au maximum les matières organiques qui nous entourent, afin de les recycler mais aussi dans une autogestion des déchets verts. Dans ce but, et dans tout jardin, la matière principale est souvent l’herbe, qu’elle soit sous la forme de tonte de pelouse ou de « mauvaises herbes » qui se développent au cœur du potager, entre les plantes et cultures en place. L’une des méthodes efficace et pouvant être complémentaire avec d’autres systèmes de paillage est d’utiliser ces herbes folles et tontes en guise de mulch ou mulching. Voyons ensemble comment cela fonctionne

 

Le mulch ou mulching : Définition

Avant de commencer et selon le regard que vous portez actuellement sur la flore spontanée, qu’on a souvent tendance en tant que jardinier à qualifier de mauvaises herbes. Je vous propose de découvrir l’article de blog « L’utilité des mauvaises herbes ». Cette petite parenthèse étant faite … Parlons du mulch ou mulching. Par définition, cette pratique consiste à déposer les mauvaises herbes, préalablement fauchées au pieds des cultures potagères en guise de paillage.

 

Les avantages du mulch

On peut bien entendu lister une multitude davantage à cette pratique. Tout d’abord, étant donné qu’il s’agit de matière organique, elle va se dégrader, se décomposer dans le temps et par conséquent favoriser, activer la vie biologique du sol et l’ensemble de la faune responsable de ce processus incroyable et complexe. Nous pouvons également considérer cela comme des appoints à certains moment de la saison. Par exemple pour compléter le paillage ou lorsque justement ces herbes sauvages poussent, se développent, nous entrons alors dans un compostage de surface dans lequel (en plus des diverses déchets que cela peut inclure), il est possible d’intégrer ces herbes supplémentaires.

Comme tout paillage, le mulch ou mulching permet de protéger le sol, la faune qui y réside mais aussi de limiter le matraquage, le lessivage tout en réduisant les apports en eau et dans le but de conserver une certaine fraicheur et humidité au niveau de la terre. Cela permet donc (pour résumer) d’activer un processus de dégradation et d’enrichissement du sol directement sur place, au cœur du potager, sans pour autant passer par la case compost ou autre. Attention, à mon sens le mulching n’est qu’un appoint, un complément et ne suffit pas à travailler la fertilité d’un sol. Sur ce sujet, je vous propose de regarder cette vidéo sur la création d’humus.

Concernant le paillage, je vous invite à lire le sujet « Quel paillage choisir pour son potager« .

 

 

Les inconvénients du mulching

Il en faut ! En début de saison, lorsque l’humidité est encore présente durant la nuit, ce sont des abris de choix pour les escargots et les limaces. Egalement, si nous parlons de tonte de pelouse déposé en trop grosse quantité en surface, cela peut provoquer des pourrissements, des excès d’azote. Il faut donc justement doser l’épaisseur selon les caractéristiques propres à votre sol. En effet, on ne paille pas de la même manière, ni au même moment un sol très argileux et un sol sableux. Leurs capacité de réchauffement, les échanges entre l »air et le sol etc … sont complètement différents. Voici un article sur les avantages et inconvénients de chaque type de sol.

 

Comment j’utilise le mulching au potager ?

Tout d’abord, comme je le disais un peu plus haut, j’aime réutiliser les matières qui m’entourent, Généralement, au début du printemps, je récupère les matières que j’ai déposé en surface du sol et qui sont un mélange de tonte de pelouse, de feuilles mortes (ou de paille) ainsi que des « mauvaises herbes » récoltés en fin de saison et déposé avec le reste, sans oublier les déchets de cuisine qui viennent s’ajouter à la collection tout l’hiver sous la forme de compostage en surface. A ce stade, le terrain est (entre guillemet) propre. Après une préparation du sol, je laisse généralement le sol se réchauffer, je ne paille pas à ce stade. Seulement du compost ou encore du fumier.

Une fois les premiers semis fait, ces derniers lèvent doucement et avec eux, les premières herbes spontanées. En début de croissance de mes légumes, je retire ces herbes au fur et à mesure et je commence à les déposer petit à petit en surface pour former une première couche de paillage, de mulch et mulching qui sera ensuite complété par un bon paillage, auquel j’ajoute tout au long de la saison les herbes spontanées, les déchets de cuisines etc … En fin de saison, je nettoie mes parcelles et je fais mon mélange à base de mulch, feuilles et toutes autres matières que je peux avoir à ma disposition.

Au printemps : Lorsque le jardin commence à revivre et nous avec ! j’enfile mes petits gants de jardin et je commence ce travail un peu laborieux, je vous l’avoue ! Mais c’est pour la bonne cause. Ensuite, je fais tout simplement un tas pas trop éloigné du potager pour ensuite étaler, tout autour de mes cultures, ces mauvaises herbes de la même façon qu’un paillage et sur une fine couche protectrice. Si toutefois les conditions météos sont trop mauvaises, non seulement je décale l’ensemble de mes semis et de mon calendrier de culture, mais aussi dans ce cas, je retarde le paillage pour éviter d’offrir à nos « chères amies » les limaces un gîte de premier choix. Si c’est le cas, ces herbes finissent au compost et ce sera pour la prochaine tournée de désherbage !

 

Faut-il utiliser toutes les mauvaises herbes en mulch ?

A mon sens non … Sinon, cela revient à toujours retirer l’ensemble des herbes spontanées qui poussent dans le jardin. Personnellement, je laisse des zones sauvages à différents endroits, zone que je ne retire pas, qui servent à accueillir et nourrir une certaine faune souvent auxiliaire. Sans oublier que certaines adventices sont également comestibles, il est donc intéressant de les préserver, ne serait-ce que pour les récoltes supplémentaires qu’elles procurent. Juste pour revenir à ces zones abandonnées à dame nature, il ne faut pas prendre non plus ce conseil au pied de la lettre et ne pas vous laisser envahir. Le juste milieu est de définir cette zone, de la délimiter pour ensuite, être en mesure de la contrôler malgré tout. L’excès d’herbe pouvant alors être réutilisé en mulch ou mulching.

 

Je vous propose de me dire dans les commentaires comment vous réutilisez ces matières organiques dans votre jardin-potager ? Etes-vous plutôt pour les mettre au compost ?