Très commune au jardin et au potager, la rouille est une maladie cryptogamique, c’est-à-dire causée par un champignon. Si elle met rarement en danger la survie de la plante atteinte, elle peut, en plus d’être peu esthétique, causer des dégâts importants et affecter vos récoltes.
Voyons ensemble comment reconnaître et traiter naturellement la rouille.
Les causes de la rouille
La rouille est en fait un terme générique qui regroupe de nombreuses maladies causées par des champignons différents (Puccina, Cronartium, Phragmidium…), mais dont les symptômes et les dégâts sont similaires.
Cette maladie cryptogamique se développe entre le printemps et l’automne. La contamination s’effectue par le biais des spores libérés par les champignons, transportés par le vent ou par contact direct (plantes entre elles, outil de jardin contaminé…)
De nombreux végétaux peuvent être touchés : fleurs, arbres, arbustes, fruitiers ou encore légumes et aromatiques, peu y échappent !
Les conifères, les rosiers, les fuschias, la menthe, les groseilliers, poiriers, haricots, pommes de terre et poireaux y sont particulièrement sensibles.
Certains facteurs favorisent l’apparition et le développement de la rouille :
- un environnement humide (dans une serre par exemple), un temps pluvieux ;
- des arrosages fréquents du feuillage en été ;
- une mauvaise circulation de l’air, due par exemple à des plantations trop serrées de végétaux à feuillage dense.
Maladie de la rouille : symptômes et diagnostic
Les symptômes sont aisément identifiables : les feuilles présentent des auréoles orangées à rougeâtres sur leur face supérieure, tandis qu’apparaissent sur leur face inférieure de petites pustules, d’aspect poudreux et de couleur beige, jaune, orange ou brune. Ces taches noircissent vers la fin de l’été.
La maladie se manifeste différemment en fonction des plantes touchées et des champignons responsables. La rouille du poireau, par exemple, provoque des taches plus allongées et alignées. Sur les rameaux des groseilliers, elle forme une espèce de lainage en hiver. La rouille du cognassier s’attaque au feuillage de ce dernier, mais aussi aux fruits des pommiers et des poiriers.
La rouille affaiblit ainsi la plante en détruisant par endroits la chlorophylle. La photosynthèse se fait plus difficilement. Les feuilles tombent.
Si la survie de la plante est rarement mise en jeu, les dégâts peuvent toutefois être importants :
- floraison plus petite et moins abondante ;
- récoltes de fruits et de légumes fortement diminuées ;
- ralentissement de la croissance de la plante.
Lutter naturellement contre la rouille
Prévention
Vous pouvez agir en amont pour prévenir l’apparition de la maladie grâce à quelques gestes simples.
- L’été, arrosez plutôt le matin, en évitant de mouiller le feuillage.
- Veillez à une bonne circulation de l’air dans votre serre.
- Espacez davantage les végétaux au feuillage dense, pour éviter une humidité prolongée des feuilles.
- Favorisez la diversité végétale, afin de freiner d’éventuelles contaminations : la rouille du rosier, par exemple, ne contamine pas la menthe.
- Après utilisation, lavez soigneusement vos outils et désinfectez-les si besoin.
- Des plantes bien nourries et en bonne santé sont plus résistantes aux attaques en général : veillez pour cela à bien fertiliser votre sol (compost, paillis organique…). Riche en potasse, calcium et azote, le purin de consoude constitue également un engrais des plus efficaces !
- Stimulez les défenses naturelles de vos plantes grâce à des pulvérisations de purin de prêle, riche en silice, qui permet d’endurcir les tissus foliaires, ou de purin d’ortie, un anti-rouille efficace et simple à préparer.
Traitement
Dès les premiers symptômes, coupez toutes les feuilles atteintes et brûlez-les.
Traitez ensuite la plante : une décoction d’ail est la seule préparation naturelle réellement efficace une fois la maladie déclarée.
Décoction d’ail
Pour 5 litres de préparation
Hachez grossièrement 500 g de gousses d’ail (il n’est pas nécessaire de les éplucher). Recouvrez de 5 L d’eau et laissez macérer pendant 10 à 12 h. Portez ensuite à ébullition et laissez bouillir pendant 15 à 20 mn. Filtrez et laissez refroidir.
Pulvérisez le feuillage des plantes attaquées 2 à 3 fois à 3 jours d’intervalle. À noter que cette préparation est efficace sur la rouille mais aussi le mildiou, la moniliose, la fonte des semis, la cloque du pêcher, les attaques de pucerons… Elle ne conserve pas au-delà de 48 h, il vous faudra donc renouveler l’opération le temps du traitement.
Toutefois, en cas d’atteinte importante, vous pouvez pulvériser un traitement antifongique biologique à base de soufre, qui inhibe le développement des champignons, ou de bouillie bordelaise.
Vous l’aurez compris, si la maladie de la rouille est rarement fatale pour vos plantes, elle nécessite de bons gestes de prévention et un traitement rapide pour sauver vos récoltes !
Avez-vous déjà été confronté à cette maladie des plantes ? Dites-moi dans les commentaires les gestes ou traitements que vous avez mis en place pour l’éviter ?
Merci pour ces informations
J’ai utilisé l’ail associé au bicarbonate et avec une cuillère d’huile pour la cloque du pêcher, la rouille de la bourrache et le mildiou de la tomate et l’oidium.
Il faut faire plusieurs applications. L’efficacité par ex pour la cloque est durable dans le temps
Bonjour Yannick et merci pour cet article ! Je pense que ma ronce a déjà été touchée par la rouille et je vais l’observer de plus prêt à la prochaine saison. En tout cas, il est bon à savoir que la décoction d’ail est si facile à préparer et que son usage est multiple. Entre les pucerons, le mildiou et la rouille, les petits problèmes de manquent pas sur mon balcon.
Amicalement
Valérie