Comment faire un semis d'intérieurBonjour à vous ! Je vous propose de voir aujourd’hui comment faire vos premiers semis d’intérieur. En effet, plusieurs plantes potagères vont devoir être semées en amont et dans des conditions particulières afin d’assurer la germination des graines, le développement du feuillage et des racines. Cependant, l’erreur que je vois très souvent et j’ai moi-même fait ces erreurs dans mes débuts de jardiniers biologique et de permaculteur, c’est de vouloir non seulement commencer les semis trop tôt mais aussi, de les lancer tous en même temps alors que chaque plante possède son propre temps de croissance, ses propres besoins en terme d’éclairage et de chaleur. C’est justement ces sujets que j’aimerai partager avec vous à travers cet article …

Prendre en compte les temps de croissance des plantes pour faire vos semis d’intérieur

Après avoir établi votre liste de légumes bio que vous aimeriez voir pousser dans votre potager en permaculture, vous avez surement décidé de semer des tomates, des aubergines, des courges et courgettes, des poivrons et piments, des poireaux etc … Cependant, l’un des critères à prendre en compte avant de définir vos dates à semis, c’est le temps nécessaire à ces plantes pour se développer entre le moment du semis et celui de la plantation.

Semis d'aubergines et poivronsQuelques exemples concrets à connaitre avant de semer

  • Pour les tomates : Il faut compter environ 6 bonnes semaines entre le moment du semis et celui de la plantation
  • Pour les aubergines, poivrons et piments : Il faut compter entre 2 mois et 2 mois 1/2 entre le moment du semis et celui de la plantation
  • Pour les courges et courgettes : Il faut compter seulement une petite quinzaine de jour entre le moment du semis et celui de la plantation.

Comme vous pouvez le voir sur seulement trois types de plantes, on peut distinguer des grands écarts entre les plantes à croissance rapide et les plantes à croissance plus lentes.

Comment trouver les bonnes dates pour semer ?

Certains jardiniers vont plutôt avoir  une approche biodynamique pour déterminer les dates de leur semis. Cela consiste à jardiner en fonction de la lune. Personnellement, je ne suis pas très adapte de ce type du jardinage biodynamique car, à mon sens, cela demande beaucoup de rigueur et de temps pour suivre correctement, à la lettre un calendrier lunaire au potager.

De ce fait, je préfère déterminer mes dates de plantations ce qui me donnera simplement mes dates de semis en prenant en compte les temps de croissance de chaque plante. En plus de cela, pendant la réalisation de ces semis d’intérieur, rien n’empêche de semer des légumes primeurs comme les navets, les épinards etc … en extérieur directement en pleine terre. Et personnellement, je détermine mes dates de plantation de tomates en fonction du moment de la récolte des légumes primeurs afin que mes cultures s’enchainent les unes derrières les autres. Cela demande simplement de s’intéresser aux temps d’occupations de vos légumes (C’est à dire de savoir au bout de combien de temps vos plantes vont offrir leurs récoltes et ainsi libérer votre espace cultivable, qui pourra alors être utilisé par une nouvelle culture).

Un exemple concret …

Pour les tomates, nous avons vu qu’il faut compter environ 6 semaines entre le moment du semis et celui de la plantation. De ce fait, si vous prévoyez de planter des tomates aux alentours de la mi-mai au potager, il vous suffit de remonter 6 semaines en arrière pour connaitre votre date de semis (soit à partir de début avril en permaculture).

Pourquoi ne pas semer trop tôt ?

C’est assez simple ! En semant trop tôt vos graines en intérieur, vous augmentez le risque de voir apparaitre quelques difficultés et problèmes sur vos plantes tels que …

  • Un manque de lumière naturel pouvant provoquer le phénomène des semis qui filent,
  • Une attente de plantation en pleine terre trop importante pour la plante qui va alors être limitée dans son développement et probablement avoir du mal à repartir par la suite

Quels matériels pour faire des semis d’intérieur ?

Dès lors que vous avez déterminé ces dates de semis, de plantations. Que vous avez planifier l’intégralité de votre saison en permaculture etc … C’est le moment de mettre les mains dans le terreau et de vous lancer. Il vous faut donc des graines et pour cela, voici une liste de semencier biologique qui pourrait vous intéresser. Attention toutefois si vous récupérez vos graines d’une année sur l’autre, il vous faudra surveiller la durée de conservation de vos graines potagères. Ensuite, il faut bien sûr du terreau que vous trouverez très facilement dans les jardineries bien qu’il soit aussi possible de le faire vous même (j’en parle dans mon livre Organiser son potager en toute tranquillité) et des contenants.

Semis-de-tomates-en-alvéoles

Sur ce point, il n’y a pas vraiment de règle, il est tout à fait possible de réutiliser des matières qui vous entourent tels que les bouteilles d’eau en guise de godets, des briques de jus d’orange en guise de terrines etc … Vous n’êtes limité que par votre imagination sur ce point. Personnellement, j’utilise les systèmes alvéolés pour faire la plupart de mes semis d’intérieurs et des godets classiques lors des repiquages intermédiaires.

Les godets classiques

godets plastiquesAvantages : ils sont réutilisables d’une année sur l’autre, d’un semis à l’autre. Vous ne les achetez qu’une seule fois, il faudra seulement bien nettoyer vos contenants avant de les utiliser.

Inconvénients : Je pense que nous serons d’accord pour dire qu’il s’agit de plastiques ! Cependant, l’autre inconvénient et encore, peut être au moment de dépoter les plants à la plantation avec un léger risque de casser la motte le temps de trouver le coup de main.

Les godets biodégradables

Godets biodgradables tourbeAvantages : A l’inverse des classiques, il n’y a pas de manipulation à faire lors du passage en terre, il vous suffit de planter la jeune plante avec le godet ; les racines traverseront ce dernier qui finira par se dégrader petit à petit.

Inconvénients : Déjà, ils sont utilisables qu’une seule fois, ces godets sont également à base de tourbes qui est une ressources compliqué à renouveler. De plus et d’après mes expériences, ces godets ont tendance à dessécher rapidement le terreau en absorbant l’eau apportée. Ce qui est préjudiciable à la bonne croissance de la jeune plante.

Les terrines

fabrication de terrine pour semisAvantages : Simple à semer, gain de place également car, on peut semer plusieurs graines dans ce même contenant.

Inconvénients : Très compliqué de séparer les plants les uns des autres au moment du repiquage intermédiaire, risque de casser la jeune tige, de la pincer ce qui bloque alors la circulation de la sève brute et élaborée. Personnellement, je les utilise uniquement pour mes semis de poireaux.

Les alvéoles

faire des semis en alvéolesAvantages : Réutilisable chaque année, pas de gaspillage car, on met juste le terreau nécessaire à la germination et on place une seule graine par contenant.

Inconvénients : Cette méthode demande une manipulation du plant lors du repiquage mais ce repiquage se fait avec une simple cuillère.

Comment faire un semis pas à pas ?

Etape 1 – Remplir les contenants avec du terreau et semer vos graines : Une fois que vous aurez remplit vos contenants avec du terreau de manière homogène, tassez légèrement à la surface du terreau avant d’y déposer une graine ou plusieurs si vous décidez de faire un semis en poquet.

Etape 2 – Recouvrir les graines et arroser : Dès lors les graines déposés, recouvrez ces dernières avec du terreau et tassez légèrement de manière à faire entrer la graine en contact avec le support et humidifiez la surface, ce qui va provoquer la première phase soit la germination de la graine.

Faire des semisPour les graines d’aubergines, de poivrons et de piments : ces semences ont besoin d’une température supérieur à 20 degrés pour pouvoir germer. Personnellement, jusqu’à l’apparition des premières feuilles (les cotylédons), j’arrose ce type de semis avec de l’eau légèrement tiède et je recouvre les alvéoles avec un couvercle en plastique transparent. Cela permet de créer un effet de serre qui va ainsi provoquer une hausse de la température et du taux d’humidité. Il faut seulement penser à aérer de temps à autres pour recycler l’air ambiant et éviter la fonte des semis. Une fois les feuilles sorties en surface du terreau, je reprends mes arrosages classiques et je retire ce couvercle en plaçant désormais mes plantes avec un maximum de luminosité. Car à ce stade, elles vont avoir besoin de produire leur photosynthèse.

Etape 3 – Placer les contenants sans les exposer au soleil : Lors de la première phase, les besoins des graines sont simples, il faut de la chaleur et de l’humidité (sans excès au risque d’asphyxier les graines qui ne germeront pas).

Etape 4 – Une fois les premières feuilles visibles : Retirez les couvercles à effets de serre et placez l’ensemble de vos contenants exposés à un maximum de luminosité. A ce stade de croissance, les besoins des plantes évoluent, changent et désormais, la priorité de cette jeune pousse est bien de produire du glucose via la photosynthèse.

A propos des phases de croissance d’un semis

Au delà de ces premières étapes assez simples à mener, il y a encore beaucoup de réglages à réaliser en fonction du stade de croissance de vos plantes. C’est à dire, au niveau de l’arrosage des tomates, du développement du système racinaire, du renforcement général de la plante afin qu’elle puisse à terme être planté dans votre jardin-potager biologique et surtout, qu’elles soient capables d’affronter le monde extérieur et ses aléas (pluviométrie, potentiels ravageurs, maladies etc …).