L’hysope (Hyssopus officinalis) est une plante comestible vivace de la famille des Lamiacées. Cette plante potagère est peu oubliée de nos jours alors qu’il s’agit d’une aromatique intéressante à faire pousser pour son côté mellifère attirant plusieurs espèces de pollinisateurs. Je trouve que son goût est proche de celui de la menthe sauvage. L’hysope pourra parfaitement s’associer au potager en permaculture ou simplement pour garnir un massif, de part sa hauteur pouvant atteindre une soixantaine de centimètre avec une floraison allant du mois de juin jusqu’au mois de septembre au jardin. Il existe une petite dizaine d’espèces et trois cultivars dont le plus répandu qui est l’hysope officinale. Réputée pour ses vertus médicinales avec des propriétés facilitant la digestion, elle est principalement diffusée aujourd’hui sous la forme d’huile essentielle mais attention, à forte dose, cette huile peut être toxique. De ce fait, je vous suggère avant utilisation de bien vous renseigner auprès d’un professionnel. Voyons désormais comment faire pousser de l’hysope dans votre jardin-potager avec les conditions de cultures, les entretiens à apporter à cette plante, comment la récolter et la multiplier …
Culture de l’hysope en permaculture
L’hysope peut être aussi bien cultivée en pleine terre aux abords du potager, près des arbres fruitiers. La culture en pot ou jardinière est également envisageable si vous jardinez sur un balcon ou une terrasse. Il faudra simplement disposer de pot assez grand pour permettre aux système racinaires de se développer dans de bonnes conditions. Afin de faciliter le drainage, je vous suggère d’ajouter des billes d’argiles. De préférence, cette plante aromatique va préférer un emplacement bien ensoleillé mais, je pense qu’elle peut également faire partie des plantes poussant à la mi-ombre. Idéalement, dans le choix de son emplacement au jardin, elle préferera un sol riche en humus (humifère), bien drainé et léger car, les excès d’humidité au niveau de la terre pourrait avoir un effet néfaste sur sa croissance.
Semer de l’hysope
Pour faire un semis d’hysope, vous avez deux possibilités … Soit en pépinière sous châssis à partir du mois de mars en permaculture ou alors directement à son emplacement final. Dans ce cas, optez pour un semis en avril – mai selon votre région et son climat. Voici quelques conseils pour réussir votre semis …
Sous châssis et pépinière
- Suite à votre semis, recouvrez les graines d’une fine couche de terreau et arrosez pour activer la germination.
- Dès lors que les plants ont atteint une vingtaine de centimètre de hauteur, ce sera le moment de les repiquer en pleine terre.
Semer en pleine terre
- Dans un premier temps, il vous faudra aérer le sol avec une fourche-bêche.
- A partir de là, vous pouvez opter pour un semis à volée en répartissant les graines de manière homogène sur la surface à semer.
- A savoir que le semis en ligne est également possible. Pour cela, espacez ces dernières d’environ 25 centimètres les unes des autres.
- Comme précédemment, recouvrez d’une fine couche de terreau et arrosez sans excès jusqu’à la levée qui devrait se produire en une quinzaine de jours seulement.
- Selon la densité de votre semis, vous devrez peut être éclaircir un peu pour ne conserver qu’un plant tous les 50 centimètres.
Planter de l’hysope
Bien entendu, il est possible d’acheter des plants d’hysope directement dans des jardineries. Dans ce cas, je vous suggère d’attendre l’automne pour cette opération. Personnellement, j’aurai tendance à vous conseiller une plantation en octobre. Le plant pourra alors profiter de la saison hivernal au jardin pour bien s’enraciner et repartir au début du printemps. Comme écrit plus haut, il vous suffira d’espacer les plants entre eux d’une cinquantaine de centimètres. Passons maintenant aux entretiens pour cette culture …
Les entretiens à apporter à cette culture
Tout d’abord, je suggère de faire des apports de compost à chaque début de saison dès le début du printemps. Ensuite, les entretiens à apporter à l’hysope restent assez simple et se limite à retirer les herbes sauvages autour dont vous pouvez en limiter le développement via l’ajout d’un paillage. Au niveau des arrosages, ces derniers devront être régulier mais comme je l’expliquais plus haut, attention aux excès qui pourrait nuire à cette culture. Eventuellement, vous pouvez aussi la tailler en fin de saison, ce qui aura l’avantage de favoriser la production de nouvelles pousses (meilleures d’un point de vue gustatif à mon sens). Cependant, si vous cultiver de l’hysope en pot, pensez à les rentrer avant l’hiver car, même si cette plante supporte les potentielles gelées. Dans la culture en pot, les températures supportées sont moindres. Vous pourrez ainsi stocker vos pots dans une véranda ou une serre pour un jardin d’hiver sans aucun besoin de chauffage.
Multiplier l’hysope
Cela fait également partie des entretiens à prévoir tous les quatre ans en moyenne afin de renouveler vos pieds d’hysope. Vous avez deux possibilités … Soit par semis comme expliqué plus haut, par bouture ou division de souche. Quelques explications supplémentaires sur les boutures et divisions de souche …
La division de souche
Cette opération se fait généralement à l’automne
- Déterrez la plante en prélevant un maximum de racine
- Coupez ou plutôt diviser la souche en rameaux que vous pourrez alors replanter ailleurs dans le jardin-potager
- Pensez à arroser après la plantation et le tour est joué !
Faire des boutures d’hysope
Ici, attendez tranquillement le début de l’été pour cette opération
- Prélevez des rameaux d’une petite dizaine de centimètre sur le plant principal
- Retirez les feuilles les plus basse et repiquez cette petite branche dans un godet avec un mélange de terreau et de compost pour faciliter la reprise
- Ensuite, arrosez régulièrement (mais toujours sans excès) jusqu’à constater la reprise de vos jeunes plants
- Une fois que le pied a atteint une bonne vingtaine de centimètre, vous pourrez le placer dans votre jardin
Récolte et conservation de l’hysope
Comme la plupart des aromates, vous pouvez récolter les feuilles d’hysope au fur et à mesure de vos besoins. Sur ce point, je vous suggère de ne pas dépasser 1/3 de la plante à chaque récolte afin de faciliter la production de nouvelles pousses. Cependant, il est aussi possible de cueillir des rameaux de feuilles pour les faire sécher et les stocker dans un contenant hermétique et au sec pendant une bonne année. Au delà, vous perdrez un peu de saveur.
Pour conclure
L’hysope est une plante intéressante à cultiver à plusieurs niveaux … Pour son côté comestible bien entendu, son côté mellifère qui permet d’attirer les abeilles et autres pollinisateurs, c’est également un petit arbrisseau décoratif mais aussi très résistant et parfaitement adapté à nos régions. La seule potentielle maladie qui peut la toucher est la rouille qui est souvent lié à un excès dans les arrosages. Et vous, faites-vous poussé de l’hysope dans votre jardin en permaculture ? Je vous invite à partager votre expérience avec cette plante à travers un commentaire …
J’ai un plant d’hysope, acheté en jardinerie il y a deux ans qui se plait à merveille dans mon jardin. Il est situé à 1150m et les hivers sont rudes (chaque année le thermomètre descend à -15 ou -20). Le plant est entouré de grosses pierres, comme un petit « volcan ». Je ne l’arrose jamais. Cette plante parfume délicieusement les plats. Les abeilles l’adorent aussi. Je vais essayer le semis l’an prochain… Une plante à avoir !!!!
J’habite en Haute-Savoie avec des gelées assez fortes certains hiver (-10 voir plus froid). Je ne rentre jamais mon plant d’hysope.
Il se ressème tout seul, j’en donne régulièrement à mon entourage. Quand je veux un plant fort assez vite, je le marcotte. Ca fonctionne super bien. J’ai une ruche à côté de mon plant, mes abeilles en raffolent.
Je ne savais pas que les feuilles étaient comestibles, je ne prélève que les fleurs, en prenant soin d’en laisser pour les abeilles.
Merci pour cet article.
Laurence
Merci à vous de votre partage d’expérience … Intéressant le marcottage pour renforcer le plant 😉
Amicalement,
Yannick
Bonjour cette plante n’est elle pas une plante sauvage que l’on trouve facilement par chez nous ?
Bonjour Cécile,
Elle peut peut être se trouver à l’état sauvage mais je reste toujours assez prudent sur ce point car, les confusions dans la cueillette de plante sauvage peuvent être nombreuses. Dans le doute, je suggère de toujours être certain(e) avant de récolter 😉
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick
Merci oui biensur il faut être prudent. J’ai vu « into the wild » MDR!!!! Merci beaucoup
géniale
Je vais en planter et une dans mon jardin merci
Pour tous les conseils
Merci à vous surtout 😉
Amicalement,
Yannick
Bonjour, je récolte l’hysope officinale au moins deux fois par an. Ensuite après séchage je la mixe en poudre pour agrémenter ma cuisine. C est un remède pour Sainte Hildegarde de Bingen ,qui préconise cette plante dans son approche » des simples » .
Bonsoir Yannick, merci je ne connaissait pas cette plante et je vais l’intégrer dans mon potager , merci pour tes connaissances et ton partage mais il faut arrêter car je n’ai plus de place dans mon potager ! Le problème maintenant c’est que je veux tout avoir mais la place me manque
Bonjour Benoit,
Merci pour ton commentaire … Effectivement, je comprend 🙂 Il est vrai qu’il faut aussi à un moment sélectionner les végétaux qui se plaisent dans ton environnement et limiter ce choix selon la taille du jardin.
A très bientôt
Yannick
Bonjour Yannick et merci pour vos conseils précieux et avisés ! J’ai dans mon jardin une plante qui ressemble à l’hysope. Elle est sortie en mars et continue à pousser sur toute une surface du jardin, les abeilles se régalent donc je me dis que ce doit être une plante comestible, mais j’aimerais bien avoir ton avis. L’idéal aurait été que je t’envoie une photo. Merci. Sophie du vaucluse
Bonjour Sophie,
Effectivement, il faut être très prudent(e) avant de récolter une plante dont nous ne sommes pas sûr … Tu peux éventuellement m’envoyer une photo par mail si tu le souhaites 😉
Amicalement, je te souhaite une bonne journée
Yannick