L’eau est une ressource certes renouvelable, mais elle n’en demeure pas moins précieuse : les périodes de sécheresse se multiplient et les restrictions qui en découlent aussi. La préserver est devenu plus que jamais indispensable. De plus, elle présente de nombreux avantages pour le jardin potager. Découvrez comment récupérer l’eau de pluie au jardin et faites un geste pour la planète et pour votre porte-monnaie !

Pourquoi récupérer l’eau de pluie au jardin ?

Arroser au potager grâce à l'eau de pluie

Ce n’est plus un secret pour personne : avec des périodes de sécheresse plus nombreuses et prolongées, l’eau est une ressource précieuse, qui se fait de plus en plus rare. Les restrictions liées à son utilisation, notamment pour l’arrosage du jardin, sont désormais fréquentes en période estivale.

La bonne nouvelle, c’est que l’eau est une ressource renouvelable et qu’il est possible d’arroser son potager sans puiser dans les nappes phréatiques. Pour cela, une seule solution : récupérer l’eau de pluie.

Car, tout comme il est indispensable d’adopter des bonnes pratiques pour gérer l’arrosage de son jardin, réfléchir à la manière de capter et stocker l’eau sur son terrain est tout aussi fondamental. D’ailleurs, en permaculture, l’objectif est de créer un écosystème résilient et le plus autonome possible : l’eau est considérée comme un flux énergétique et, à ce titre, sa gestion doit être anticipée et pensée.

Par ailleurs, les bienfaits de l’eau de pluie au jardin ne sont plus à démontrer. Elle présente, en effet, de nombreux avantages pour vos plantes : elle est douce, faiblement minéralisée, et son pH est légèrement acide. Votre jardin potager ne s’en portera que mieux !

Dernier argument  : elle est gratuite ! Hormis l’investissement de départ pour la récupérer et la conserver dans de bonnes conditions, elle ne vous coûtera plus rien par la suite. Une bonne façon de faire baisser vos factures d’eau. Alors, convaincu ?

Comment récupérer l’eau de pluie au jardin ?

Calculez le volume que vous pouvez récupérer

Eau de pluie

Repérez quelles sont les surfaces sur lesquelles vous pouvez compter pour récupérer les eaux pluviales chez vous : toiture de la maison, mais aussi d’un garage, d’un cabanon, d’un poulailler… Où descendent les gouttières ?

Prendre ces éléments en compte vous permettra de calculer le volume d’eau de pluie que vous pourriez récupérer. Pour cela, il vous faut prendre en compte 3 paramètres.

  • Calculez d’abord la surface de captage : la surface du toit projetée au sol, soit sa longueur multipliée par sa largeur, peu importe la pente.
  • Renseignez-vous sur la pluviométrie annuelle de votre région. Pour indication, en France métropolitaine, la moyenne annuelle est de 700 mm. Cela représente 700 litres d’eau par mètre carré. Pas mal, non ? Vous trouverez cette information sur le site de meteofrance.
  • Enfin, il vous faut considérer le coefficient de perte : 0,9 pour une toiture en tuiles, 0,8 pour un toit ondulé et 0,6 pour un toit plat.

Le volume d’eau de pluie récupérable par an se calcule en multipliant tous ces facteurs, soit :

surface de captage (m2) x pluviométrie annuelle (mm) x coefficient de perte.

Vous pourrez ainsi déterminer la contenance de votre système de récupération d’eau. Par exemple, une maison de 100 m2 située à Alençon, avec une toiture en tuiles, peut permettre la récupération moyenne de 67 140 litres d’eau de pluie par an !

Les systèmes de récupération d’eau pluviale

Récupérer l'eau de pluie

Vous pouvez capter l’eau de tout type de toiture, sauf celles contenant de l’amiante (fibrociment). Notez que les toits en ardoise ou en tuiles permettent de récupérer une eau plus pure que les toitures en goudron, en aluminium ou en revêtement synthétique.

L’eau de pluie se déverse dans les gouttières jusqu’à un récupérateur. Ce dernier se présente sous deux formes :

  • un réservoir externe ;
  • ou une cuve enterrée.

Un récupérateur externe suffit pour l’arrosage exclusif du jardin. Les contenances vont de 200 à 2 000 litres selon vos besoins. À titre indicatif, une cuve de 500 litres peut permettre l’arrosage de 100 m2 de jardin.

Une cuve enterrée convient pour un usage domestique plus large. Pouvant contenir jusqu’à 10 000 litres, elle est équipée d’une pompe qui permet l’acheminement de l’eau jusqu’à la maison.

Ainsi, le prix entre ces deux solutions n’est pas le même, le volume d’eau collectée non plus !

Nos conseils :

  • prévoyez toujours d’installer un trop-plein sur vos récupérateurs ;
  • couvrez vos récupérateurs extérieurs, s’il s’agit d’un simple tonneau par exemple, pour éviter aux animaux de tomber dedans et de s’y noyer ;
  • installez des grilles de protection sur les gouttières, pour retenir les feuilles mortes et autres débris. Nettoyez vos gouttières tous les 6 mois.

Utilisation de l’eau de pluie : que dit la loi ?

La récupération de l’eau de pluie pour un usage domestique est soumise à une réglementation, du fait qu’elle « ne respecte pas les limites de qualité réglementaires définies pour l’eau potable et peut contenir des micro-organismes pathogènes ».

Ainsi :

  • l’eau de pluie ne peut être utilisée que pour les usages extérieurs, comme l’arrosage du jardin, pour les W.-C. et le lavage des sols à l’intérieur ;
  • il est interdit d’installer des robinets distribuant des eaux de qualités différentes dans une même pièce ;
  • les canalisations acheminant l’eau de pluie doivent comporter la mention « eau non potable » ;
  • enfin, si les eaux de pluie sont envoyées vers les égouts, une déclaration doit être faite en mairie et vous serez redevable d’une taxe d’assainissement.

Voilà, vous savez tout sur l’importance et les différentes manières de récupérer l’eau de pluie au jardin. Partagez-nous vos expériences et vos installations en commentaire !