Alternariose

Continuons notre tour d’horizon des maladies cryptogamiques – nombreuses – qui menacent votre potager. Aujourd’hui, focus sur l’alternariose, ou « brûlure alternarienne », qui peut affecter les Solanacées en particulier, comme les tomates, les pommes de terre ou encore les aubergines.

Comment en faire le diagnostic et quels sont les traitements naturels contre l’alternariose ? Réponses dans cet article !

Qu’est-ce que l’alternariose ?

Comme la rouille, la verticilliose ou le botrytis, l’alternariose est une maladie cryptogamique, causée par un champignon de la famille Alternaria. Le genre comporte 299 espèces, et seules certaines d’entre elles sont responsables de la maladie, et s’attaquent de façon plus ou moins ciblée à une espèce végétale en particulier. Par exemple, Alternaria dauci s’attaque aux feuilles des carottes tandis que Alternaria tomatophila affecte les tomates.

L’alternariose apparaît entre avril et octobre, profitant de la douceur des températures et de l’humidité ambiante : pluies fines et rosées matinales d’été sont ainsi bénéfiques à son développement. Les champignons responsables restent dans le sol et survivent aux températures hivernales. Aux beaux jours, les spores sont transportés par le vent, la pluie ou les contacts (d’une plante à une autre ou entre les végétaux et la terre). Le manque d’aération dans les serres est un facteur favorisant la maladie.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes permettant de faire le diagnostic de l’alternariose diffèrent en fonction des espèces végétales touchées. En voici quelques exemples.

Alternariose de la tomate

La maladie se manifeste par l’apparition de taches sombres, de 4 à 7 mm de diamètre, sur les feuilles les plus basses, avant de gagner l’ensemble du feuillage. Ce dernier jaunit ensuite avant de se nécroser complètement. D’autres parties de la plante peuvent être touchées – tige, pétioles et pédoncules – ce qui entraîne la mort de l’organe situé après la nécrose.

Sur les fruits, des lésions noires de 1 à 2 cm en creux apparaissent à partir du pédoncule, ce qui permet de distinguer l’alternariose de la maladie du cul noir qui, elle ,commence à l’extrémité inférieure.

De même, vous pourrez la différencier du mildiou, qui provoque dans un premier temps un jaunissement des feuilles avant leur brunissement.

Alternariose de la pomme de terre

Les feuilles présentent d’abord des taches noires et rondes, en commençant par les plus basses. Les tubercules sont atteints également et affichent des lésions sèches et noires, qui compromettent la récolte.

Alternariose de l’aubergine

Ses symptômes sont comparables à l’alternariose de la tomate sauf pour les fruits : des tache concentriques et noires apparaissent, s’élargissent et se creusent, les rendant impropres à la consommation.

Alternariose de la carotte

Le feuillage des carottes jaunit et sèche rapidement, après l’apparition de petites taches brunes auréolées de jaune. Elle est d’ailleurs appelée, à juste titre, « la brûlure » ou encore « la grillure ».

Quels sont les traitements naturels contre l’alternariose ?

Comme souvent avec les maladies cryptogamiques, la prévention est reine ! Des moyens existent en cas d’attaque, mais il vous faudra réagir rapidement sous peine de voir vos récoltes compromises.

Prévention

  • Espacez vos plants suffisamment afin de favoriser une bonne circulation de l’air.
  • Installez des fleurs dans votre potager ! Elles peuvent être de précieuses plantes compagnes pour vos cultures. La tagète érigé (= rose d’Inde), par exemple, protège vos tomates en inhibant la germination des conidies du champignon (spores assurant leur reproduction).
  • Évitez d’installer des plantes de la famille des Solanacées (tomates, aubergines, pommes de terre) à proximité les unes des autres.
  • Pratiquez la rotation des cultures.
  • Récoltez vos graines uniquement sur les fruits des plants sains.
  • Renforcez vos plantes ! Veillez à la fertilité de votre sol et n’hésitez pas à l’enrichir au besoin. Des plantes bien nourries sont plus résistantes aux maladies. Évitez cependant les excès d’azote, qui rendent les Solanacées plus sensibles aux Alternaria.
  • Durant les périodes sensibles (18 à 23 °C, pluies fines ou atmosphère humide), procédez à une pulvérisation de décoction de prêle ou d’ail tous les trois jours pendant deux semaines.
  • Paillez votre potager : en plus des nombreux avantages qu’un paillage représente, il permet d’éviter le contact des feuilles ou des fruits avec un agent pathogène possiblement présent dans la terre. 
  • Côté lutte biologique, des bactéries peuvent être utilisées : Bacillus subtilis a pour effet d’empêcher les spores d’Alternaria spp. de s’installer. Elle sécrète également des molécules qui freinent leur germination et donc le développement du champignon.

Traitement

Dès les premiers signes, agissez rapidement. Supprimez les parties atteintes et débarrassez-vous en (ne les mettez surtout pas au compost). Veillez à bien désinfecter vos outils de coupe. Pulvérisez une décoction d’ail et appliquez les conseils de prévention cités ci-dessus.

Prévention et rapidité d’intervention sont donc les maîtres-mots pour lutter naturellement contre l’alternariose au potager.

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