Le non travail du sol en permaculture et en jardinage bio. Souvent par réflexe et/ou mimétisme, la plupart des jardiniers vont travailler la terre du potager dès les premiers rayons de soleil. Certains utilisent des outils adaptés tels que la bio-fourche ou la célèbre grelinette pour préserver la vie biologique du sol, en favorisant l’utilisation de fumier ou d’engrais organiques. Cependant, si vous êtes dans ce cas, vous pouvez aller encore plus loin et ne plus du tout travailler, aérer le sol naturel de votre jardin à l’aide d’un outil ! Si en lisant cet article de blog, vous faites partie des jardiniers qui retournent encore le sol, je vous suggère pour commencer la lecture de cet autre article « Comment et pourquoi bannir le motoculteur ou la bêche dans votre potager » … Le non-travail et non-retournement de la terre du potager présente de nombreux avantages et bénéfices non seulement pour le jardinier mais aussi pour l’environnement, j’ai listé 4 avantages que je vous propose de découvrir dès maintenant …
Les 4 avantages de ne plus travailler le sol du potager
Avantage n°1 : Une économie d’énergie physique et un gain de temps pour le jardinier
Eh oui ! Malgré tout, soyons honnêtes … Cela prend du temps de sortir la grelinette ou la fourche-bêche dans le seul but d’aérer le sol en profondeur en se disant que ce dernier sera ainsi beaucoup plus adapté à la réussite du potager. En utilisant des outils de jardinage bio, vous préservez la structure naturelle du sol. Concernant l’économie d’énergie physique, je n’ai rien contre l’effort physique, bien au contraire ! Cependant, autant économiser son temps et son énergie à d’autres choses plus importantes comme la préparation du compost ou l’aménagement du paillage. Vous ne pensez pas ? Par exemple à la planification de vos semis et plantations mois par mois, à l’agencement de vos parcelles, vos plans de jardins, etc …
Avantage n°2 : Cette méthode est complétement inspirée des systèmes forestiers
Vous cherchez à vous inspirer des mécanismes naturels pour votre potager ? Et bien, cela commence par comprendre ce subtil équilibre des sols. Le sol est composé d’une certaine faune très diversifiée et complexe. Cette chaîne biologique dégrade et transforme les matières organiques déposées en surface du sol, comme le compost et le fumier. Le simple fait de bêcher votre terre détruit une partie de cette chaîne qui aura besoin de temps pour se reformer. Si vous souhaitez aller vers le non-travail du sol, il vous suffit de recopier les systèmes forestiers. C’est-à-dire, déposer de la matière organique en surface qui va se dégrader et se transformer en humus. L’idéal reste d’ajouter constamment de la matière « fraîche » comme des feuilles ou du paillage afin de former ce cycle naturel de décomposition et transformation.
Pour ceux qui débutent un espace cultivable, il est également essentiel de bien choisir l’emplacement. Un espace ensoleillé et protégé du vent assure les meilleures conditions de croissance des plantes. De plus, veillez à éviter les terrains trop humides qui nécessiteraient un drainage, ou enclins à la sécheresse sans point d’eau accessible. La préparation du sol avec du terreau de qualité et l’ajout de compost peuvent améliorer la structure du terrain, favorisant ainsi la croissance des légumes et des herbes.
Avantage n°3 : Une terre préservée qui s’aère naturellement
Cela peut sembler paradoxal car, dans notre façon de penser, on a toujours appris à faire respirer le sol, à le « nettoyer » avant de semer ou planter des plantes potagères. Cependant, via le point cité précédemment … Cette chaîne biologique composée de milliards d’individus génère une activité dense et intense dans le sol. S’activant tout autour des racines de vos plantes qui elles aussi participent à l’aération naturelle du sol. Ceci via le développement de leur système racinaire, elles vont se déplacer dans le sol à l’aide de petits espaces qui permettent également un meilleur échange entre l’air et le sol. Mais aussi l’eau et son infiltration, dont le lessivage sera réduit grâce au paillage organique. Toujours par rapport à cette matière de surface qui forme non seulement une réserve de nourriture pour la vie du sol, mais aussi une protection naturelle.
Avant d’installer votre potager, connaître la composition de votre sol peut s’avérer très bénéfique. Des tests simples ou une analyse de laboratoire permettront de déterminer les caractéristiques spécifiques du sol, enrichissant votre connaissance et vous guidant dans le choix des cultures à privilégier. L’ajout d’engrais organiques ou de fumier peut également améliorer la fertilité du sol, facilitant ainsi les semis et les plantations au printemps et en automne.
Avantage n°4 : Le non-travail du sol favorise l’activité des vers de terre
Un autre avantage au non-travail du sol au jardin potager reste l’activité des vers de terre favorisée, grâce à l’ajout régulier de matières organiques comme le compost. Ces vers, essentiels en permaculture, jouent un rôle crucial dans l’aération du sol. Via leurs déplacements dans leurs galeries, ils vont remonter en surface pour consommer les matières, redescendre dans le sol pour digérer. Les vers de terre ont également une double utilité ou fonction écologique. Car, leur déjection reste un puissant fertilisant riche en azote. C’est pourquoi plus il y a de vers de terre et d’activité dans le sol, plus votre terre reste aérée naturellement et surtout fertile. Travailler le sol détruit une grande partie du labeur réalisé par les lombrics, perturbant ainsi le cycle organique du jardin potager.
Pour conclure sur le non-travail du sol
J’espère que ces quelques avantages vous auront intéressé … Il y en a beaucoup d’autres bien sûr. Et justement, je vous laisse mon clavier pour compléter cette liste via un commentaire ci-dessous. Pour aller plus loin, je vous suggère la lecture de l’ouvrage « Le secret d’un sol fertile ». N’oubliez pas que la préparation du sol avec des étapes organiques comme le compostage et l’ajout de paillage contribue à une culture durable et respectueuse de la nature.
N’oubliez pas que l’amélioration continue de votre sol est cruciale. En ajoutant régulièrement du compost bien mûr, du terreau ou des amendements naturels, vous enrichissez sa structure et sa fertilité. Ces gestes pratiques augmenteront la capacité de rétention de l’eau et des nutriments, améliorant ainsi la santé générale de votre jardin potager. L’entretien du paillage et le choix des plantations adaptés aux saisons comme le printemps et l’automne garantiront une culture saine et productive tout au long de l’année.
FAQ
Comment préparer la terre avant de commencer son potager ?
Pour préparer la terre avant de commencer son jardin, commencez par nettoyer et désherber le sol, especialmente en automne. Utilisez une fourche-bêche pour déloger l’herbe et ôter les racines. Ensol argileux, laissez les racines sécher avant de les éliminer. Incorporez du humus ou du fumier pour améliorer la structure et la fertilité du sol. Évitez d’utiliser des motobineuses qui peuvent compacter le sol et multiplier les mauvaises herbes. Mélangez la terre avec du compost et, si nécessaire, du sable pour maintenir une texture aérée et bien drainée.
Quand commencer à travailler la terre du potager ?
Pour commencer à travailler la terre du jardin potager, le moment idéal dépend du type de sol et de la méthode choisie. Pour les sols lourds, travaillez la terre à l’automne et cultivez un engrais vert pour l’ameublir. Pour les sols sableux, attendez le printemps. Si vous optez pour une méthode sans laboure du sol, la fin de l’été ou le début de l’automne sont recommandés, lorsque le sol est humide et suffisamment chaud.
Comment préparer la terre du potager pour l’hiver ?
Pour préparer la terre du jardin potager pour l’hiver, commencez par récolter les derniers légumes et arracher les végétaux morts. Aérez le sol à l’aide d’une grelinette ou d’une fourche pour le décompacter. Enrichissez le sol avec du compost, du fumier ou des engrais verts. Recouvrez le sol d’une couche de paillis (paille, feuilles mortes, copeaux) d’environ 5-10 cm pour protéger contre le gel et l’érosion. Assurez-vous de retirer les mauvaises herbes et de maintenir une certaine humidité en arrosant occasionnellement.
Comment enrichir la terre pour faire un potager ?
Pour enrichir la terre d’un jardin potager, commencez par déterminer le type de sol que vous avez, puis ajoutez des matières organiques. Utilisez de l’engrais naturel pour ameublir argileux ou sableux, et augmenter la rétention d’eau et des éléments nutritifs. Incorporez également du bois raméal fragmenté, des cendres de bois, et du fumier pour apporter de l’humus et des éléments nutritifs. Les engrais verts peuvent également être semés pour accroitre les ressources dans le sol et produire de la matière végétale.
Oupsss si je comprends bien mon père mes grands-pères étaient dans l’erreur en bêchant et désherbant leur jardin. Les Jardins propres et bien agencés sont pour vous une hérésie… et dire que je fais encore comme mon grand-père, que je m’éreinte à bêcher et désherber… quel idiot je suis !
Bonjour, donc selon votre article il suffirait d’ajouter de la matière organique sur le sol de ma prairie que j’alimente régulièrement c’est ca? Si je commence maintenant, mon sol sera t il déjà prêt pour planter mes plants de ppam en mai? Ou faut il laisser bien plus longtemps?
Bonjour,
Que pensez vous d’intégrer des composteurs directement dans les carrés potager à la façon « potager trou de serrure »…
Celà alimentera t’il le carré ??
Merci de me repondre
Bonjour à vous,
C’est effectivement une possibilité et cela permet de composter directement sur place et je pense que la « zone d’action » de cette matière se diffusera dans un certains rayons 😉 Et certains permaculteurs mettent cela en place …
Bonne journée et à bientôt
Yannick
Bonjour et merci pour vos articles. J’essaye d’appliquer depuis quelques mois ces techniques de permaculture qui fonctionnent bien lorsque je cultive des légumes déjà démarrés en pots, par contre je me heurte à une difficulté lorsque je sème en pleine terre : j’ai l’impression que mes semis germent très mal. Le tas de « mauvaises herbes » et autres résidus de paillage font peut-être de la concurrence à mes semis ? Et par ailleurs il faut avouer que leur présence ne me facilite pas l’identification des levées ! Idem lorsque je sème dans du BRF : je suis persuadé de l’utilité long-terme de ce dernier mais est-ce vraiment pratique pour semer ? Est-ce compatible, et si oui, comment ?
Derniers tests sur semis de mâche, épinard et moutarde.
Merci !!
Bonjour Régis,
Merci de votre commentaire et partage d’expérience … Effectivement, ce n’est pas forcément simple de semer dans ces conditions 🙂 Je vais d’ailleurs prochainement écrire un article du sujet mais pour semer, il est préférable à mon sens de bien écarter le paillage que vous pourrez ensuite replacer une fois que les plants auront atteints (selon la plante) une quinzaine de centimètre. Ce qui permet de bien identifier le rang semé. Egalement, et selon le stade d’évolution de votre sol, vous pouvez à l’aide d’une fourche bêche aérer le sol afin de créer les bonnes conditions à la levée de vos semis 😉
Amicalement, je vous souhaite une bonne journée
Yannick