Pour, contre ? Cultiver son jardin en fonction de la position de la lune, voici un vrai sujet de débat chez les jardiniers. J’ai à ce sujet un avis moins tranché : jardiner avec la lune peut présenter un vrai plus, mais il faut un peu de temps pour comprendre. Je vous livre mes clés pour s’y retrouver entre lune croissante, lune montante ou nœud lunaire. Et surtout, je vous explique comment traduire l’influence de la lune en travail au jardin ou au potager : quel est le meilleur moment pour tailler, semer, planter ou encore quelle plante privilégier tel jour ?

Comment jardiner sans se planter grâce à la lune… Suivez le guide !

Champ de laitues fraîches poussant dans un sol fertile avec un coucher de soleil en arrière-plan.

D’où vient cette pratique ?

À la base, des dictons paysans

On aurait beau jeu de prétendre que jardiner avec la lune provient de pratiques ancestrales forgées au fil des saisons. Certes, nombre de dictons sont forgés sur l’observation du satellite lunaire, comme « Lune encerclée, pluie prochaine », « du brouillard dans le croissant de la lune, c’est beau temps ». Mais quand il s’agit de jardinage, un nom revient systématiquement, celui de Maria Thun (1922-2012).

L’influence de Maria Thun pour le jardinier

Cette papesse de la biodynamie a, dès les années 50, mené un travail de fourmi pour caractériser les influences lunaires sur son potager. En semant année après année et en expérimentant, elle a mis au point son livre pour jardiner avec la lune, intitulé « Le calendrier des semis », en 1963… Et toujours d’actualité !

Et justement, quelles sont vraiment les bases pour bien comprendre le calendrier lunaire ? Il faut distinguer trois phénomènes.

lune qui donne de la lumière à un cerisier rose en fleur

Les phases lunaires : lune croissante ou décroissante ?

Commençons par le plus simple : les phases de la lune. Cette étape se fonde sur l’observation du croissant, de la pleine lune ou de la nouvelle lune dans le ciel. À noter que cette dernière est complexe à observer, dans la mesure où cela correspond à une plongée dans l’ombre de la lune, et donc une invisibilité quasi parfaite.

Voici comment déterminer à quelle étape de son cycle de 29,5 jours se trouve notre satellite préféré :

·        Lune croissante : de la nouvelle lune à la pleine lune. Je complète du doigt le cercle de la lune. Si cela forme un P (comme Premier) elle se trouve dans la phase croissante.

·        Lune décroissante : de la pleine lune à la nouvelle lune. Cette fois-ci, l’astuce du doigt donne un D, soit « Dernier » (ou « Décroissant »).

L’influence de la phase lunaire

Il s’agit de l’influence lunaire la plus légère au jardin. Cependant, je garde dans un coin de tête qu’une lune croissante est souvent dévolue aux végétaux aériens comme les légumes fruits, et au jardinage des parties supérieures des plantes, comme la taille.

A contrario, en lune décroissante, je me concentre sur les légumes racines et les tâches au ras du sol : semis, fertilisation.

La trajectoire ou la déclinaison : lune ascendante ou lune descendante

Une trajectoire montante ou descendante

Dans un cycle complet (ici de 27,3 jours), la lune va effectuer une ellipse autour de la terre. Pendant 13,5 jours, la lune montera vers son apogée, puis déclinera durant la seconde partie du cycle. Généralement, je vérifie sur un calendrier lunaire sa position. Autre astuce, mais à anticiper sur quelques nuits claires (peu courantes dans mon jardin urbain) : je note la position de la lune par rapport au poteau télégraphique du fond de parcelle un soir, puis observe l’évolution la ou les nuits suivantes.

L’influence sur le travail au jardin

L’idée est qu’à l’ascension de la lune correspond à la montée de sève dans les végétaux. Donc en lune montante, je me concentre sur la greffe pour une reprise plus assurée, et la récolte des fruits ou légumes aériens.

En lune descendante, je m’occupe de repiquage, bouturage ou marcottage : la sève concentrée dans les racines contribue à leur réussite. Bien sûr, la plantation est aussi indiquée, ainsi que la récolte des légumes racines.

Notez que tondre n’est pas non plus une mauvaise idée, dans la mesure où la pelouse mettra plus longtemps à cette période à repousser.

Et pour semer ? Il existe différentes écoles. Logiquement, on devrait planter en lune descendante. Mais apparemment, le semis n’est pas très affecté par les phases lunaires, au contraire des constellations.

 La question des nœuds lunaires 

Ces périodes pendant lesquelles se croisent deux orbites (lune autour de la terre et terre autour du soleil) sont défavorables au jardinage. On recense deux nœuds lunaires par mois, un nœud lié à la lune ascendante et un autre à la descendante. Notez que le périgée et l’apogée requièrent aussi le repos du jardinier.

Les constellations : jour feuilles, jour fruits, jour fleurs et jour racine

En se promenant chaque nuit, la lune traverse des constellations correspondant aux 12 signes du zodiaque. À chaque signe répond un élément, tel que le signe d’eau, et un bénéfice précis pour la plante. Ainsi :

·        Cancer, scorpion et poisson = signes d’eau. Ils stimulent les feuilles des végétaux. On appelle ces périodes des jours feuilles. Je m’intéresse à mes poireaux, salades, mais aussi à la pelouse et aux conifères.

·        Taureau, vierge et capricorne = signes de terre. Ils se concentrent sur les racines (jour racines) donc la betterave, carotte, radis, oignon, pomme de terre et aussi les engrais verts.

·        Gémeaux, balance et verseau = signes d’air (ou de lumière). Les végétaux d’ornement à fleurs leur sont dévolus (jours fleurs), ainsi que les condimentaires.

·        Sagittaire, bélier et lion = signes de feu. Les fruits relèvent de leur domaine (jour fruits), donc les légumes à ratatouille que sont la courgette, la tomate, le poivron, mais aussi les haricots et les arbres fruitiers.

Chacune de ces périodes dure de 1 à 4 jours.

Et pour savoir quelles parties sont comestibles chez les plantes, voici un article pense-bête.

Jardiner avec la lune : comment procéder ?

Le principe

Pour me guider, je retiens un double principe :

–         La trajectoire de la lune me donne l’action à réaliser (planter, tailler…)

–         La constellation m’indique quelle plante cibler

Et le plus important : je ne me base pas à 100 % sur ces conseils. En jardinière avisée, je sais qu’un sol gelé ne me permettra de planter mes légumes dans les règles, et qu’un jour fleur n’a aucun intérêt si ce n’est pas sa saison de plantation : ne plantez pas de cosmos, ni de poivron en pleine terre en février, même si le calendrier lunaire le préconise !

Les exemples pour jardiner avec la lune

Voici ce que vous trouverez dans les différentes périodes du calendrier 2025 :

–         Le 24 février 2025, je suis en lune montante, jour fruits. Je pense donc me lancer dans les premiers semis de graines de piment, qui mettent toujours longtemps à s’établir, mais au chaud évidemment.

–         Le 1ᵉʳ mars 2025, repos, la lune est en périgée.

–         Le 7 avril 2025, lune descendante, et nous sommes en jour feuille. Je peux donc repiquer la laitue de printemps à protéger ou non du froid sous un voile.

Concluons, pourquoi jardiner selon la lune ?

Personnellement, j’ai toujours un moment dans la saison où je me sens un peu débordée par l’ampleur des travaux au potager ou au jardin d’ornement. Le calendrier lunaire, s’il est suivi régulièrement, permet de planter, tailler ou de me consacrer à un type de plante sans sacrifier les autres. Et s’il s’agit en plus d’un moment favorable, c’est tout bénéfice !

C’est pourquoi je punaise un calendrier lunaire 2025 sur mon frigo, afin de me motiver pour aller travailler au potager… Et vous, êtes-vous influencé ou non par ce calendrier pour jardiner ?