Le butternut, ce cousin du potiron et de la courgette, figure dans le top de mes légumes préférés à cuisiner… Alors, j’ai décidé de le cultiver. De l’achat de graines à la mise au four du butternut, je vous explique comment cultiver sans peine votre nouvelle courge préférée.

Le butternut, carte d’identité

Cette courge est encore en croissance sur la plante. Elle a une couleur légèrement plus pâle, suggérant qu'elle approche de sa maturité mais pourrait encore bénéficier de quelques jours au soleil pour bien se développer.

Une courge musquée

La courge butternut fait partie de la famille des cucurbitacées, au même titre que la calebasse, la courgette, le melon ou encore le concombre. Plus précisément, le butternut (Cucurbita moschata) appartient à la classe des courges musquées, reconnaissable à son pédoncule évasé et à ses feuilles bicolores vert marbré de blanc. Ce légume – fruit nord-américain porte aussi le nom de doubeurre chez nos amis Canadiens, rendant ainsi hommage à la douceur de sa chair.

Butternut : un coureur à feuilles marbrées

Il se présente comme une plante à cultiver en annuelle, aux tiges coureuses et duveteuses. Ses feuilles velues aussi, en forme de cœur, présentent une jolie marbrure. L’été, elles cachent parfois les fleurs jaunes en cornet monoïques. Elles sont comestibles, mais je ne me suis jamais lancée dans les recettes de fleurs de courge : avez-vous essayé ?

En automne apparaissent des fruits piriformes, à la peau beige et à chair orange, d’excellente conservation et au goût doux et sucré. Cette forme amusante lui doit aussi son appellation de courge cacahuète.

De quoi a besoin le butternut pour bien pousser ?

Un légume exigeant

Comme toute courge, le doubeurre apprécie deux choses : le soleil et une terre riche et meuble. Cela tombe bien, car les étés sont de plus en plus longs et chauds, toutes choses qu’adore le butternut. Il en profite pour se gonfler de chair et de saveurs pour l’automne.

Au départ cependant, ce ne sera pas le soleil qu’il cherchera, mais plutôt l’humidité. A l’aise dans une terre bien nourrie, il apprécie un arrosage régulier.

Quelle exposition pour ma courge butternut?

Alors, où placer mon légume au potager ? Prévoyez une parcelle de belle ampleur, au soleil, non plus du tas de compost pour lui permettre d’être nourri régulièrement. Réservez-lui votre terre la plus fine, et accompagnez-le si vous le souhaitez de maïs ou de haricots grimpants.

une main tient une courge butternut encore attachée à la plante, sous une lumière de fin de journée. Le fruit semble bien formé, beige uniforme, signe qu’il est probablement prêt à être récolté.

Les avantages à cultiver le butternut

Ce que j’apprécie dans le butternut ? À condition d’avoir la place, cette courge musquée est économique. Chez moi, un sachet de graines (soit environ 3,5 € les 10-12 graines) suffit pour avoir assez de butternuts pour tout l’automne-hiver. Même s’il se conserve, il se congèle aussi très bien.

Côté cuisine, on n’est pas obligé d’éplucher le butternut quand on le cuit, cela évite la galère de couper cette courge. Il renferme moins de pépins qu’un potimarron. Diététiquement parlant, ce fruit est peu calorique (50 kcal/100 g) et arbore une belle richesse en fibres. Sa chair fondante et sucrée se prête à nombre de recettes : je prépare la courge butternut rôtie au four, au cuit-vapeur, simplement mélangée avec du lait de coco et de la crème pour une purée ou une soupe aux accents exotiques.

Au potager, le butternut se révèle gourmand en eau et en nutriments, mais si le sol lui convient, il poussera tranquillement.

Bien démarrer le butternut

A l’image de toutes les courges, les croisements inter espèces menacent souvent le semis d’une année à l’autre. C’est pourquoi il vaut mieux acheter directement un sachet de semences certifiées de la bonne variété.

Un semis de butternut dans les règles

Pour semer, comme d’habitude, deux solutions s’offrent à moi :

  • Le semis sous abri au mois de mars-avril : à la maison, derrière la baie vitrée, il suffit de prendre chaque graine du sachet, la déposer dans un godet, saupoudrer de terreau et arroser. Repiquer trois semaines plus tard.
  • Le semis en place, sous châssis ou sous cloche, quand les températures atteignent 12-15°C. Je sème trois graines ensemble, pour ne garder que la plus robuste.

La première solution a ma préférence, ne serait-ce que pour faire participer mes enfants au semis puis à la levée des premières plantules. Ensuite, j’endurcis mes plants en les sortant au soleil. Au stade 4-5 feuilles, un pincement de la tige du milieu permet de créer deux branches opposées : cela donne un port plus équilibré à mon butternut.

La plantation de courge

Place ensuite à la plantation en elle-même. J’ai souvent été un peu avare en nourriture pour mes butternuts, et ils me l’ont fait sentir. C’est pourquoi je vide le bac à compost quand je plante désormais : avant plantation en surface, puis au fond du grand trou de 40 cm de profondeur. Une fois recouvert de terre, j’arrose copieusement.

Le plant suivant sera installé deux mètres plus loin pour éviter que ces plantes coureuses ne se gênent. Et surtout, je place autour de chaque pied une barrière anti-limaces : les gastéropodes de mon jardin adorent les jeunes feuilles !

D’autres idées pour cultiver la courge butternut, lisez notre fiche de culture.

La culture du butternut au potager

une courge butternut coupée en deux, révélant l'intérieur orange vif et les graines. À côté, on voit aussi des butternuts entières posées dans un panier. Cette vue est typique pour identifier la maturité intérieure du fruit.

L’arrosage, un moment clé pour la courge butternut

Le butternut demande un arrosage régulier pour bien grandir. Un geste va vous épargner des tournées d’arrosoir : le paillage. Prévoyez-le suffisamment épais pour bien retenir l’eau.

Autre danger, l’oïdium (ou blanc) qui attaque les feuilles et la plante en général lorsque l’atmosphère est trop humide. J’arrose systématiquement au pieds mes courges pour éviter ce désagrément, notamment grâce à un système d’arrosage goutte-à-goutte.

Enfin, j’attends d’avoir suffisamment d’ollas à chaque pied. Pour rappel, ces dispositifs d’arrosage autonome se présentent comme des petits réservoirs en terre cuite à enfouir dans le sol et qui distribuent de l’eau par capillarité. Ils présentent en outre l’avantage de prendre le relais en cas de vacances en période estivale.

Culture du butternut : les petits gestes qui changent tout

En soi, je pourrais laisser mes pieds croître tranquillement, mais quelques petites astuces glanées au fil des saisons facilitent la culture.

Je vais ainsi tester le marcottage sur plant : j’enracine les nœuds de mon butternut au sol afin qu’il s’enracine sur une plus grande surface et bénéficie de meilleurs apports. Pour éviter que mes courges butternut soient trop petites, je me force à éclaircir vraiment : deux à trois fruits maximum par pied, pour avoir une taille correcte.

L’astuce est connue, mais elle vaut le coup d’être répétée : la tuile placée sous le fruit permet réellement de le laisser grandir sans craindre son pourrissement.

Je récolte mes légumes quand le feuillage jaunit, généralement au mois d’octobre : c’est un bon indicateur de maturité. Les butternuts se conservent longtemps, mais je les cuisine toujours rapidement : rôtis, en gratin ou en soupe, ils prennent vite la direction de la cuisine sous différentes recettes.

Alors, cultiver une courge butternut, cela vaut-il le coup (ou le coût) ? Si on a de la place au soleil chez soi, le butternut se révèle clairement une bonne affaire. Un sachet de graines, du compost à gogo et une attention soutenue sur quelques semaines… Et j’ai de quoi me régaler de ce légume fondant en soupe ou gratin en automne. Cela me donne même envie de faire une tarte américaine sucrée !