Vous vous demandez s’il est possible d’utiliser les aiguilles de pin au jardin ? Si vraiment elles acidifient le sol ? est-ce que le tanin qu’elles contiennent a un effet inhibiteur de croissance pour les plantes ? Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir sur le blog Robin du blog Springday. Il m’a contacté récemment pour me proposer ce sujet et, j’ai beaucoup aimé l’idée car, je n’avais encore jamais écrit là-dessus … Malgré que je sais que c’est une question assez courante. De ce fait, je vous laisse découvrir l’article et les suggestions de Robin à ce sujet …
Introduction
J’exagère un peu, mais c’est vrai qu’on voit souvent des articles assez incisifs concernant les aiguilles de pins. Par contre, beaucoup d’autres articles vantent ses qualités, ses usages au jardin, en faisant vaguement référence à cette histoire d’acidité.
- Mais donc, quel est l’effet réel d’un paillage aux aiguilles de pin sur un sol ?
- Et quels sont ses propriétés nutritives, en comparaison aux feuilles mortes ou à la paille de blé ?
- Pour finir, quelles utilisations possibles en paillage ou en compost ?
Il est très difficile de trouver des informations claires à ce sujet, sur internet. Je tenterais, dans cet article, de répondre à ces différentes questions, à l’aide, parfois, de sources scientifiques que je mentionnerais, et d’autres fois, de sources web que j’ai considéré sérieuses.
J’espère que ce travail de recherche vous plaira !
(Cet article est basé sur l’exemple des aiguilles de pin, mais on peut considérer que les aiguilles de la grande majorité des conifères ont des propriétés globalement équivalentes. Les conclusions de l’article peuvent donc être étendues aux aiguilles de sapin, de mélèzes, etc…).
Un paillage d’aiguilles de pin est-il néfaste pour le sol ?
Alors, pour commencer, répondons à cette première question : et pour y répondre, il faut tout d’abord se pencher sur l’acidité contenu dans cette matière.
Les aiguilles de pin jaunes-marrons (mortes) en début de décomposition, ont un pH compris entre 6 et 6.5.
Le sol a lui un pH de 6, en moyenne, mais ce pH est assez variable selon les régions (il peut aller de 5 à 9), notamment selon la pluviométrie de ces régions comme l’explique cet article en anglais.
Pour simplifier, sachons qu’un sol au pH compris entre 6 et 7 convient à la majorité des plantes.
On voit bien ici que le pH des aiguilles de pin, en début de décomposition, n’est pas plus acide qu’un sol convenant à la majorité des plantes (même si elles sont « acides » au sens acido-basique du terme (tout ce qui a un pH < 7 est chimiquement considéré acide), comme le sol moyen l’est).
Le sol est d’ailleurs considéré comme alcalin à partir d’un pH de 6.6 (contrairement à la définition acido-basique de la chose donc). Des plantes peuvent commencer à pousser sur un sol au pH de 4,5 (!), mais très rares sont les plantes qui parviennent à pousser sur un sol au pH > 8. Le sol idéal aux plantes est donc naturellement acide.
Des chercheurs confirment cela expérimentalement dans ce résumé (disponible en Anglais) : en Norvège, sur une parcelle ou des pins rouges ont été planté 50 ans avant l’expérience, les chercheurs ont mesuré le pH du sol à proximité du pied des pins (composé de plusieurs années de litière d’aiguilles de pin décomposées, donc), et l’ont comparé au pH du sol mesuré à l’extérieur de cette forêt (et correspondant donc au pH de la parcelle de pins avant que ceux-ci n’aient été plantés).
La présence des pins sur 50 ans n’a pas modifié le pH du sol
Il est donc clair que les aiguilles de pins n’ont pas d’effet sur le pH du sol moyen, et ceci même à long terme !
Si votre sol est très alcalin (pH de 8 par exemple, ce qui est rare), un paillage d’aiguilles de pins peut tout de même contribuer à faire légèrement baisser (à long terme), le pH de votre sol. Mais dans tous les cas, il faut savoir qu’il est très difficile de modifier le pH d’un sol, qui est très stable ! (« Effet tampon » de la microflore, entre autres).
Sur ce graphique en lien avec une étude à ce sujet , on distingue que les aiguilles de pin vertes ont un peu d’effet acidifiant (la moyenne est représentée par la ligne noire) sur une terre très alcaline (pH de plus de 9, ce qui est très rare !). Mais cet effet reste très faible, même dans ce cas particulier.
Quel est l’effet des aiguilles de pins sur la vie du sol ?
Comme pour toute autre matière organique, la dégradation des aiguilles de pin par les micro-organismes du sol permettra l’obtention d’un humus.
Mais, quel est l’effet de la transformation des aiguilles de pin, sur la vie du sol du potager ?
J’ai trouvé une étude qui a été réalisée à ce sujet :
Sur un sol limoneux-sableux (difficile de savoir si c’est généralisable aux autres types de sols) :
- Lorsque du fumier OU du vermicompost est utilisé comme engrais, l’ajout d’un paillage d’aiguilles de pin réduit (un peu) l’activité microbienne.
- MAIS, lorsque de l’engrais vert OU un engrais NPK est utilisé comme engrais, l’ajout d’un paillage d’aiguilles de pin augmente (un peu) l’activité microbienne.
Comme je l’ai dit, difficile de savoir si cela est généralisable à tous les types de sol (je n’ai pas trouvé d’autre étude à ce sujet), mais, dans le doute, mieux vaut s’en tenir aux résultats de cette étude.
Il est important de savoir aussi que la vie du sol ne se limite pas à cette activité microbienne : elle est aussi constituée des champignons, de la macro faune, etc… Mais je n’ai pas trouvé d’études à ce sujet.
Attention donc de ne pas s’affoler suite à ces résultats, qui ne concernent qu’une petite partie de la composante « vie du sol », et qui ne sont d’ailleurs vérifiés que pour un sol limoneux-sableux.
Le tanin est-il toxique et inhibiteur de croissance pour les plantes
Comme le marc de café frais au jardin, qui a un important effet inhibiteur de croissance pour les plantes, en est-il de même pour le tanin contenu dans les aiguilles de pin ?
Du tanin est en fait contenu dans une grande majorité de feuilles mortes, mais sa faible concentration ne provoque aucun effet inhibiteur de croissance pour les plantes du potager (excepté pour certains noyers) ! Il est aussi contenu dans les branches de résineux (pins, sapins), ainsi que d’autres arbres riches en tanin (chênes, hêtres, châtaigniers, …).
J’ai remué tout internet (francophone et anglophone), j’ai remué google scholar (base de recherche d’articles scientifique), et je n’ai rien trouvé à propos d’un possible effet inhibiteur des aiguilles de pins, du fait de leur tanin (qui lui, pris seul, a bien un effet inhibiteur).
Au contraire, je me suis rendu compte que les aiguilles de pins étaient même (beaucoup) vendues en ballots aux Etats Unis, à intérêt de paillage.
Les aiguilles de pins (comme les feuilles de chêne ou de hêtre), auraient donc bien un tanin aux effets inhibiteur de croissance. Mais la concentration de celui-ci serait bien trop faible pour que l’effet inhibiteur soit significatif.
Pourquoi rien ne pousse sous une forêt de pins ?
Alors, si ce n’est pas le tanin des aiguilles de pins, ou l’effet acidifiant de celles-ci, qu’est ce qui est responsable du désert végétal sous les forêts de pins ?
Il s’agit principalement de l’ombre causée par les pins ! Selon un chiffre de Didier Helmstetter, auteur du « potager du paresseux », seulement 3 % (!) de la lumière du soleil entrerait en contact avec le sol, dans une forêt dense (lorsque les cimes des arbres « s’imbriquent » bien entre elles). Vous pourrez d’ailleurs remarquer, lors d’une prochaine ballade, que ce n’est pas l’exclusivité des forêts de pins parasols !
Mais la particularité du pin, c’est aussi sa grosse densité racinaire juste sous la surface du sol, qui crée donc une compétitivité supplémentaire pour les ressources, pour les pauvres petites graines qui voudraient germer..
Intérêt des aiguilles de pin pour le sol du potager et ses plantes
Après avoir évoqué les différents mythes sur les effets négatifs des aiguilles de pin, venons-en maintenant à la question de son intérêt (ou non), pour le sol et les plantes !
Tout d’abord, comme tous les matériaux de paillage naturels (que nous pouvons retrouver dans les cycles naturels : feuilles mortes, foin, bois broyé, …), les aiguilles de pin bénéficient des avantages d’un paillage classique : conservation de l’humidité, anti-adventices, apport de matière organique décomposable pour la vie du sol (et donc potentiels apports nutritifs pour les plantes, dû à cette décomposition par les micro-organismes), etc …
Mais la question est aussi de pouvoir comparer ce type de paillage, aux autres types de paillage : quel est son apport nutritif potentiel pour les plantes, une fois décomposé ? Quel est son rapport carbone/azote ?
C’est ce que nous allons voir ici.
Intérêt nutritif de ce type de paillage (NPK)
Pour se faire une idée de la question, le tout est de revenir aux données essentielles : N, P, et K (comme je l’ai fait pour chaque article sur les engrais naturels sur mon blog : « la cendre, attention aux quantités ! », et « la peau de banane, un engrais miracle ? ». Il existe de nombreux autres éléments nutritifs potentiellement libérés par les matières organiques, mais je préfère chaque fois me concentrer sur les principaux (NPK) pour garder une vision claire et synthétique des choses (et car les autres éléments restent plus marginaux).
Le taux d’azote (N) contenu dans les aiguilles de pin brunes serait de 0.4 %, (source : The Nutrient Company), le taux de phosphore serait de 0.12 %, et le taux de potassium serait de 0.03 %.
Mais attention, le N-P-K des aiguilles de pin n’est pas alors de 0.4-0.12-0.03 ! (Appelons tout de même NPK* cet indice inexact, par simplicité pour la suite : il servira d’élément de comparaison).
En effet, il y a une erreur qui est souvent faite : le «P» et le «K» ne correspondent pas respectivement aux phosphore et au potassium (contrairement au tableau périodique des éléments). Ils correspondent en fait au phosphate (P2O5) et à la potasse (K2O) (source : https://www.gardenmyths.com/banana-peels-garden/).
Je me suis dis que ce qui est intéressant, c’est de comparer ces valeurs à celles de la paille et des feuilles mortes, deux paillages souvent utilisés.
Si nous allons sur le tableau source de ces valeurs, nous pouvons voir que le NPK* des feuilles de chêne est de 0.8 – 0.35 – 0.15, et que celui de la paille de blé est de 0.5 – 0.15 – 0.6.
Ce qui apparaît clairement : les aiguilles de pin offrent bien moins de potassium (libérable) que les deux autres paillages.
Le NPK des aiguilles de pin
Le NPK (vrai) des aiguilles de pin est de 0.4 – 0.16 – 0.03.
(Explication : car à 0.12 % de phosphore correspond 0.16 % de phosphate, et car à 0.03% de potassium correspond 0.075 % de potasse).
Pour finir ce paragraphe, il est important de savoir que ces taux d’éléments nutritifs correspondent à ce qui est potentiellement délivrable aux plantes. Mais cette délivrabilité correspond au taux de minéralisation de la matière organique en question, qui elle dépend de nombreux facteurs comme latempérature, l’humidité, l’intensité de la vie microbienne, le type de sol, le pH, etc …
L’indice NPK reste cependant un bon indicateur du potentiel nutritif d’une matière organique pour les plantes.
Rapport carbone/azote des aiguilles de pins
Un autre indice est intéressant à connaître pour une matière organique (utilisée en paillage, en l’occurrence) : le ratio C/N de la matière en question, qui représente sa « biodégradabilité », par la proportion d’azote et de carbone qu’elle contient.
Le ratio C/N des aiguilles de pin brunes est de 80 (source : Homesteadontherange). Cela est un peu plus élevé que pour les feuilles mortes les plus coriaces (ratio C/N de 60), mais bien moins que la paille de blé (ratio C/N de 130).
C’est une matière dite « carbonée ». Il faudra penser éventuellement à un ajout de matière « azoté » (ratio C/N inférieur à 25 : herbe fraîche, déchets de cuisine, …), pour se rapprocher d’un ratio global équilibré au sol (ratio C/N entre 20 et 30), qu’il faut tenter de maintenir.
Utiliser intelligemment les aiguilles de pin au jardin
Il y a deux principales utilisations possibles des aiguilles de pin au jardin. On peut les utiliser en paillage, ou les mettre dans le compost !
Le paillage
Si vous avez un ou des pins dans votre jardin, comment se débarrasser des aiguilles de pin sous lesquelles vous croulez ? Ne vous en débarrasser tout simplement pas, et utilisez toutes ces aiguilles pour votre paillage !
Comme on l’a vu, cela permettra de bénéficier de tous les avantages classiques d’un sol paillé, et amènera progressivement à la création d’un humus.
Également, les aiguilles de pins n’ont pas grand-chose à envier aux feuilles mortes ou à la paille, excepté peut-être pour son faible taux de potasse potentiellement libérable (on peut compenser cela par un apport de peau de banane, par exemple (en compostage de surface)).
Comme vu dans la partie I.b. de cet article, veillez tout de même à limiter (dans le doute) l’association entre aiguilles de pins et fumier ou vermicompostage, sur un sol limoneux-sableux (comme on l’a vu au-dessus, cela peut réduire légèrement l’activité microbienne de votre sol, et donc une composante de sa santé !)
Le paillage d’aiguilles de pin a aussi l’avantage quasi-exclusif (pour un paillage) de compliquer la vie des limaces ! Car, si les aiguilles de pin « n’irritent » pas les gastéropodes, comme on le dit parfois, cela complique beaucoup leur progression.
Et, contrairement à la cendre, et à d’autres barrières à limaces, pas besoin de renouvellement après chaque pluie ! Paillez avec des aiguilles de pins, et vos salades se porteront sans doute un peu mieux ! Si vous voulez, je fais sur cette page , une synthèse d’efficacité de tous les moyens existants pour gérer les limaces au jardin (j’en ai d’ailleurs testé la plupart).
Le compost
Généralement, ce qui a un intérêt en paillage, a un intérêt au compost ! Et les aiguilles de pin ne dérogent pas à cette règle 😉. Veillez tout de même toujours à équilibrer matières carbonées et azotés !
Si vous croulez vraiment sous les aiguilles de pins, et que cet équilibre vous semble impossible à viser, ne vous en débarrassez toujours pas, mais passez plutôt le superflu d’aiguilles au broyeur (ou à la tondeuse à gazon), et laissez-les se composter tranquillement dans un coin.
Conclusion sur les aiguilles de pin
Non, les aiguilles de pins n’acidifient pas le sol. Et non, elles n’ont pas non plus d’effet « toxique » sur celui-ci. Inutile donc de chercher à vous en débarrasser, car il y a plusieurs moyens de les réutiliser :
- Les aiguilles de pins constituent un bon paillage carboné. Elles sont certes un peu déficientes en potasse, mais elles permettront, comme les autres matières organiques de paillage, la création d’un humus riche pour votre potager.
- Elles sont aussi très bonnes à mettre au compost !
- Et puis, elles compliquent la vie des limaces ! Si ça c’est pas un super pouvoir 😉
Article invité écrit par Robin du blog Springday.fr (blog dédié à la gestion des ravageurs en permaculture). N’hésitez à partager votre avis à travers un commentaire …
Merci, c’est l’article le plus éclairant de toute ma recherche pour gérer le compost de notre copropriété qui se trouve sous un séquoïa géant.
Un apport constant d’aiguille et quelque belle feuille de figuier en sus.
Bonjour,
Est-ce que je peux pailler avec des aiguilles de pins tomates, poivrons, aubergines, concombres ?
Merci pour votre réponse.
Eliane
Moi aussi , je n arrive pas à faire pousser le gazon dans un cercle de 3 m de rayon autour du pin
Alors là un grand bravo pour ces explications !
Un bel article clair est détaillées.
Moi qui hésitait à rajouter 5 pelles d’aiguilles à 3 mètres cubes de terre et de compost je n’hésite plus.
Un grand merci
Il faut que tu enleves les épines et que tu coupes les branches basses de ton pin.
Les premières branches doivent être au moins à 3 mètres pour avoir de l’herbe dessous.
Est ce normal que les aiguilles de mon pin tombent tout l hiver , au printemps, et même l’été ? ?
Excellent article.
Cependant j’aurais aimé savoir s’il est recommandé (ou non) de laisser les aiguilles de pin sur le sol (gazon) à l’automne. Car j’en ai beaucoup et c’est un travail ardu de les ramasser tous les automnes.
Merci.
Bonjour
Personnellement, nous avions un pin parasol chez notre voisin très haut et il débordait largement.
Il y avait un coin de notre jardin herbé qui ne poussait pas.
Et au fil du temps je me suis aperçue que si nous ramassions régulièrement les aiguilles de pin, l’herbe finissait par pousser.
J’en ai consul que si on laissait ce paillage naturel, l’herbe ne poussait ou pas et si l’ont sortait se paillage l’herbe évoluait comme a côté sans aiguilles.
Nous sommes dans une région où nous mangeons une spécialité de Moules cuite au aiguilles de pin.
C’est pour cela que j’avais pris l’habitude de ramasser ces aiguilles pour les utiliser pour cuire mes moules a la saison.
Maintenant que l’arbre à été coupé, il menacé de tomber sur le garage du voisin malheureusement.
L’herbe s’est remis à a pousser et je suis obligé d’aller chercher les aiguilles de pins plus moin dans le bois.
Merci pour cet article super intéressant et y utile!
Merci, avec plaisir !
Merci beaucoup pour cet article. J’ai toujours entendu dire que sous les pins rien ne poussait et du coup n’utilisais pas les aiguilles de pin en paillage… Je suis en Provence donc:
– besoin de paillage (ben oui, on n’a que très peu d’eau)
– pas de tonte (il ne pleut pas donc pas d’herbe à tondre)
– 7 pins dans le jardin qui, l’été venu laissent gentiment tomber leurs aiguilles sèches.
Je m’en vais de ce pas chercher le souffleur et pailler mes patates!!!
(PS: ici, terre argileuse mais j’ai des chevaux et tout pousse sur du crottin + carton. Donc, en plus, très bon apport carboné, super)
Merci ! Oui le fumier de cheval, top pour les terres argileuses 😉
Concernant le pouvoir anti-germinatif des aiguilles de pin, il est réel. Il est même exactement identique à celui de… toutes les autres plantes. Un cerisier (sauvage), par exemple, perd plusieures centaines de cerises directemnt à son pied chaque année. Si les feuilles de cerisiers n’avaient pas ce pouvoir anti-germinatif, le pauvre cerisier serait étouffé à mort (littéralement) par ses enfants en à peine deux ou trois ans.
La stratégie de toutes les plantes est donc de semer un maximum de graines, et de les empêcher de germer tant qu’ils sont vivants, quitte à ce que ces graines finissent par ne plus pouvoir germer du tout si cela dure trop (il en restera toujours des viables le moment venu).
Sinon, le PH du sol dans le sud-est (Montélimar) : 8,6. Tout pousse, mais les plantes préférant les sols acides à « neutres » manifestent des carences en potassium, phosphates et oligo-éléments bien que le sol en soit pourvu, et qu’elles montrent une consommation excessive d’azote (étirées, fines et molles).
Je pense que le PH moyen de 6 constaté sur ladite carte est dû au paysage agricole. L’agriculture (ou le jardinage intensif) acidifie le sol qui nécessite alors des chaulages réguliers. Ce sont les plantes elles-même qui libèrent des ions H+ (acides) dans le sol en mangeant.
Cette acidification est d’une violence inouïe en agriculture conventionnelle, où les minéraux sont apportés sous une forme directement assimilable pae les plantes, mais qui n’est pas stable dans le sol, provoquant eux aussi la libération d’ions H+ en se stabilisant sur les minéraux déjà présent dans le sol (principalement calcium Ca++).
Du reste, bravo pour l’effort de recherche (quant à moi, je ne parvenais à trouver que des chiffres pour l’huile essentielle d’aiguilles de pin, rien sur les aiguilles elles-même, jusqu’à ce que je tombe enfin sur vous), et merci pour le partage !
Merci Oliv pour ce commentaire très complet 🙂
Le « NPK (vrai) » est donc : 0,4 – 0,275 – 0,036.
Le NPK n’est pas correct. Une erreur de descripteur et une erreur de conversion (qui n’a lieu qu’à cause de l’erreur de descripteur) pour le phosphore ; et une erreur de conversion pour le potassium.
En effet :
P2O5 n’est pas du phosphate (H2PO4 – et HPO4 -2) mais une valeur de référence n’ayant pas d’existance réelle (P4O10, qui est un dimère, si).
Or c’est bien P2O5 le P de NPK, bien que ce soit du phosphate que les plantes mangent.
En fait 0,12% de phosphore élémentaire équivalent à 0,37% (et non pas 0,16%, ce n’est pas lui qu’il fallait diviser par 2 contrairement au P2O5) de phosphates, ou 0,28% de P2O5.
K2O (qui n’est pas de la potasse -hydroxyde de potassium KOH, ni même ce que l’on appellait potasse dans les temps anciens -carbonate de potassium K2CO3 ; mais de l’oxyde de potassium) contient deux K par molécule alors que K n’en contient qu’un, c’est donc lui qu’il faut diviser par 2 lors de la conversion.
En fait 0,03% de potassium élémentaire équicalent à 0,036% de K2O.
Article très intéressant. Il me semble par contre que la forte teneur en huile essentielle des aiguilles de pins ralenti la décomposition
Merci pour cet article assez complet.
J’avais aussi fait une recherche poussée sur le sujet et j’en avais retenu que :
1/ l’acidité n’est pas causée par les aiguilles de pins, mais les pins sont mieux adaptés à pousser sur un sol acide ce qui explique qu’on observe généralement un sol acide sous les pins
2/ les aiguilles de pin contiennent des « terpènes » qui empêchent ou retardent la germination, ce qui est un avantage contre les adventices mais un inconvénient pour les semis… Mais je n’ai jamais trouvé l’information sur la durée de vie de ces « terpènes ». Est-ce que les aiguilles sèches en contiennent encore ? Il faudrait tester des semis comparés pour voir ?
Merci pour votre retour !
C’est vrai pour les pins, qui aiment bien pousser en sol acide. La corrélation est souvent confondu avec la causalité 😉
Je n’ai pas trouvé non plus de source assez précise sur cette histoire de pouvoir anti germinatif des aiguilles de pin
Merci pour cet article. J’utilise un paillage en aiguilles de pin autour des pieds de fraise dans mon jardin, on me l’avait recommandé pour éloigner les limaces. Heureuse surprise lorsqu’en goûtant une fraise j’y ai retrouvé un léger goût de pignons de pin, c’est tout à fait délicieux
Merci beaucoup pour ce blog immensément riche.
Je possède une oliveraie et compte utiliser les aiguilles des pins plantés a proximités l’esprit tranquille
Bonjour Robin et Yannick,
Bravo, très bon article, bien documenté, avec de vraies sources.
Par contre, je pense que la moyenne pH des sols Français est bien au dessus de 6. Quand on regard la carte des sols Français, une bonne moitié est entre 7.5 et 8.5 . Contrairement à ce que tu dis, il y a bien heureusement pas mal de plantes qui poussent en pH >8 et tant mieux car une bonne partie des terres du sud-est, sud-ouest et haut de France sont au dessus de pH8.
Autres chose, l’expérience sur la vie du sol que tu présentes est faussée dès le départ du fait que ce soit dans un sol sablo-limoneux. Ce genre de sol a du mal à garder une bonne vie microbienne. Le 1er nourrit au compost et fumier a une vie bactérienne apportée par ces 2 éléments. Pour maintenir une bonne vie bactérienne, il faut un pH plutôt neutre. L’apport de conifère acidifie temporairement la solution du sol ( et je ne dis pas du sol mais bien de la solution, ce n’est pas la même chose) et donc fait chuter les populations en place. Dans le 2eme cas, avec l’apport d’engrais minéraux et d’engrais vert, il y a un manque flagrant de matières carbonés au sol et comme les aiguilles vont apporter ce carbone manquant, la vie va augmenter. N’oublions pas que le carbone est la source d’énergie de la vie du sol.
Il y quelques années, j’ai mis en place un expérience sur du compost 100% conifère avec un volume de 4M cube. le pH du sol a été mesuré, avant mise en place du tas, à 2 mois, à 4mois, à 6mois et à la fin à 8mois. j’ai également mesuré le pH du compost final. Résultats: le pH solution sol baisse d’à peine un point jusqu’à 4 mois et après cela remonte. Au final, une fois le tas retiré, le sol n’avait baissé que d’un dixième de point pH, donc négligeable. Pour le compost issu de cette expérience, il avait un pH de 8 donc moins acide que mon compost de déchets ménager qui lui fluctue entre 7.4 et 7.8.
L’acide qui se trouve dans les feuilles de conifère est très soluble par l’eau et donc migre rapidement dans le sol, tout en attaquant pierres et roches en place, mais si le sol entretient une bonne vie sont pH sera peut impacté.
Bonjour Christian, c’est Robin, l’auteur de l’article.
Merci pour ce commentaire !
Pour le Ph des sols français, difficile de trouver des études concordantes, c’est vrai. J’avais trouvé une carte (tapez « gis sol carte ph » dans google image), qui ne semble pas contredire un pH moyen de 6 pour les sols français.
Merci beaucoup pour ces précisions, concernant le sol limoneux sableux !
Oui c’est bien ce que les études semblent relever, le pH du sol n’est pas impacté, à long terme, par les aiguilles de pins 🙂
Bonne journée, et au plaisir !
Robin
Bonjour Yannick.
Merci pour cet article très intéressant, beaucoup n’osent pas utiliser les aiguilles de pins, c’est mon cas mais pas pour la même raison. Chez nous il n’y a pas beaucoup de pins, cependant les tuyas sont légion, aussi j’utilise beaucoup leurs feuilles sous forme de BRF lorsqu’elles ont la couleur marron foncée voire noire, (avec apparition de mycélium blanc) c’est super.
Bien à toi
Bonjour Jean-Martin, c’est Robin (l’auteur de l’article)
Merci !
Je ne me suis jamais penché sur les paillages aux tuyas, mais ce dont vous faites part semble très intéressant, sujet à creuser !
Bonne journée
J’ai lu sur un article canadien relatif au Brf que l’intégration de thuya n’était pas consellé à cause de la thujone quelle contient
Bonjour,
Effectivement, le thuya contient une molécule présente dans l’absinthe, mais à faible dose cela ne risque rien du tout. Vous pouvez sans aucune inquiétude l’utiliser au jardin, comme je le conseille dans mon article 🙂
Merci Yannick pour cet article qui a attiré mon attention. En effet Je suis un fana des aiguilles de pin pour protéger les jeunes plants de salades, je n’ai pas trouvé mieux à ce jour!
Intuitivement je me fiche de l’effet acidifiant dont tu démontres la virtualité…c’est aussi pour cette raison supposé que je l’ai utilisé avec succès pour pailler les plantations de fraisiers (censées préférer un sol un peu acide)
Mon avantage j’habite en Provence une région où les aiguilles de pins sont abondantes.
Bien à toi
Bonjour Jean-Martin, c’est Robin (l’auteur de l’article)
Merci pour votre commentaire, et votre partage d’expérience !
Oui, les aiguilles de pin c’est top comme barrière à limaces ! Et puis, au moins, c’est durable, et il n’y a pas besoin de les renouveler à chaque pluie, comme c’est le cas avec la cendre par exemple.
Bonne journée
*Roland, pardon
Merci je cherchais ces réponses depuis un moment, je vais me coucher plus instruite grâce à votre article, et dès demains j’en met partout lol