Aujourd’hui, j’aimerai vous parler de l’évolution de mon jardin-potager au fils des ans face aux nuisibles. Je vous propose mon approche et ma façon de voir les choses, de voir mon jardin-potager. Au tout début, je ne jardinais que sur une petite surface, ce qui m’a permis de me faire la main et de laisser l’équilibre naturel se faire petit à petit. Pour être franc, les nuisibles ne manquaient pas à cette période.
Mes premières expériences au potager
C’est souvent en repensant à l’historique de mon jardin-potager et à ces nombreuses attaques de nuisibles que j’en suis arrivé à cette conclusion :
Avant que nous décidions de faire un potager, notre jardin possède son propre équilibre naturel entre les différentes espèces. Le mot naturel n’est pas anodin car l’ensemble de la biodiversité qui est présente naturellement dans notre jardin possède son propre équilibre. Cela me fait à l’un de mes clients qui avait eu une remarque que j’ai beaucoup apprécié sur l’une des vidéos de saison présente dans l’espace conseil : “le jardin-potager reste un endroit naturel certes, mais créé de manière artificiel”.
Ce n’est qu’à partir du moment où nous souhaitons insérer des plantes, créer, construire un potager que la nature va répondre via les nuisibles afin de contrôler et d’équilibrer cette intrusion faite par la main de l’homme.
Le potager se construit petit à petit et les nuisibles sont de plus en plus contrôlés.
Attirer les auxiliaires mais pourquoi ?
Personnellement, je pense que c’est complètement contre-productif d’essayer d’attirer les auxiliaires (exemple coccinelle) si vous vous chargez vous même des nuisibles (pucerons) en pulvérisant un produit même naturel, car les auxiliaires ne viennent s’installer dans votre jardin que si et seulement si, ils ont de quoi se nourrir et se loger.
Ma démarche a été très différentes. Tout d’abord parce que je me suis toujours refusé de pulvériser différents produits même naturels. J’étais donc “obligé” de faire avec la nature, si les nuisibles dévoraient une récolte entière, je l’acceptais tout simplement. Même si cela fait un peu mal au coeur de voir ces salades envahit de limaces.
Il faut être honnête à moins de chercher l’autonomie alimentaire en fruits et légumes, que votre potager est vraiment la source qui vous nourrit, vous fait vivre … vous pouvez encore vous rendre dans un magasin pour acheter une salade ! Bien que personnellement, je fuis ces systèmes de consommation.
De mon côté, je n’ai pas acheté de fruits et légumes au supermarché depuis plusieurs années maintenant, entre ma production et les paniers bio qui me nourrissent, j’ai pu sortir de ce mode de consommation en faisant (en plus) des économies et en me nourrissant plus sainement.
Cependant, pour revenir au sujet principal, je suis intimement persuadé que c’est grâce à cette acceptation qu’un nouvel équilibre a pu se construire dans mon jardin.
En laissant ces premières attaques se faire, les prédateurs naturels ont pu trouver nourriture, il me suffisait de comprendre le fonctionnement des dits “nuisibles” et de faire en sorte de mettre les abris adéquates aux dits “auxiliaire”. Bien entendu, cela se construit sur plusieurs années. Ce n’est pas du jour au lendemain que vous vous retrouverez avec les bons insectes luttant de manière acharné contre les ravageurs.
D’ailleurs, pourquoi vouloir constamment lutter ? A partir du moment où vous faites le choix du bio, vous devez faire avec la vie qui réside dans votre jardin que ces dernières soient nuisibles ou bienfaisantes.
Les hôtels à insecte sont-ils vraiment utiles ?
Un autre point que je trouve un peu contre-productif sont les hôtels à insecte, je vois souvent des personnes qui disent : “Ok ! C’est bien l’hôtel à insecte mais les insectes n’y vont pas !” Comme nous l’avons vu, les auxiliaires ne viennent que si ils ont de quoi se nourrir. L’autre point important est qu’ils vont se loger également tout prêt de cette source de nourriture ; et la plupart d’entre eux ne se déplacent que de quelques mètres pour se nourrir. De ce fait, si votre hôtel à insecte est à l’autre bout de votre jardin qui fait 150 m² et que (par exemple) les pucerons se trouvent à l’autre bout, vous feriez mieux de prévoir un rang d’herbe sauvage à proximité : les coccinelles, syrphes … préfèreront cet endroit naturel à votre hôtel à insecte.
A savoir que tout ceci se prévoit, le jardinier bio doit être capable d’observer ces attaques, d’identifier ce ravageur, d’en connaitre le comportement (période de reproduction, température favorable, plantes hôtes …) et de tirer des conclusions pour l’année suivante. Clairement, si vous avez une attaque de pucerons et dans la supposition que c’est la toute première, le temps de laisser pousser ces herbes folles que je vous parlais tout à l’heure, ce sera déjà trop tard.
Il sera judicieux de vous dire : “j’ai eu des attaques de pucerons l’année dernière sur tel et tel végétaux. Donc cette année, je vais prévoir et laisser pousser quelques herbes à proximité pour offrir l’abris aux prédateurs naturels”.
Mon potager expérimental
Ce sera un peu le mot de la fin, dans lequel j’aimerai vous parler de mes erreurs !
Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que J’ai également fait de nombreuses erreurs dans mon parcours de jardinier amateur. Par exemple, lorsque j’ai voulu agrandir et que je n’avais pas suffisamment pris en compte mon environnement, la profondeur de la terre … L’idée ensuite a été très clair pour moi :
Dans un premier temps, rectifier ces erreurs et faire de mon jardin un potager expérimental ! Comprenant une butte, des carrés, de la culture en pot, une partie faites de manière traditionnel (en pleine terre). En clair, j’ai voulu mettre de la diversité partout : dans mon assiette, dans la vie qui gravite dans mon jardin et aussi dans les méthodes. De cette manière, j’ai pu augmenter ma surface cultivable de manière plus pertinente qu’au départ, mais aussi augmenter ma quantité de récolte.
L’intérêt pour moi en réalisant ce potager a été non seulement d’avoir une multitude de méthode différente car j’aime tester, tenter de nouvelle chose, apprendre par moi-même et vous les transmettre … Tout en combinant et apprenant à jardinier de manière respectueuse et durable.
bonjour, personnellement n’ayant pas beaucoup de coccinelles par chez moi j’ai tout simplement décidé de planter des capucines un peu partout et les pucerons adorent, ils n’ont donc plus aucun intérêt à envahir mes autres plantes. vive les plantes compagnes!!!
Bonjour Yannick,
Tes articles sont plus géniaux les uns que les autres. Je tombe tout à fait d’accord avec toi quand tu dis « le jardinier bio doit être capable d’observer ces attaques, d’identifier ce ravageur, d’en connaitre le comportement et de tirer des conclusions pour l’année suivante ».
Je dirais même que tout jardinier devrait parfois se poser, observer et comprendre pourquoi tout ne va pas forcément dans son sens.
Comme tu le dis avec l’exemple de l’hôtel à insectes. On voit beaucoup de gens qui ne font qu’installer un hôtel à insectes chez eux, et qui par la suite se plaignent que les insectes ne viennent pas de ce dernier. Mais sans nourriture ils n’ont aucuns intérêt à venir..
Cela repose sur l’observation du milieu dans lequel on vit.
J’ai moi aussi fait un article (pointant vers d’autres) parlant des auxiliaires en appuyant beaucoup sur la question de leur laisser leur source de nourriture.
Si ça intéresse quelqu’un je met le lien ici : https://www.jardinerfute.com/auxiliaires/
À bientôt !
Heikel de JardinerFuté
Bonjour,
J’ai eu des « attaques » de taupin sur mes pommes de terre chaque année alors que je change de place mes plants. As-tu une astuce naturelle?