Syrphes

Ne vous fiez pas aux apparences… Derrière son physique de guêpe, le syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) fait en fait partie de la famille des diptères, c’est-à-dire des mouches !

Mimer les caractéristiques des guêpes fait partie de sa stratégie pour éloigner les prédateurs. Non seulement il ne pique pas, mais il se révèle être un insecte auxiliaire des plus précieux au potager.

Découvrez son rôle au jardin et comment le différencier de ses modèles !

Comment différencier syrphe et guêpe ?

Vous ne pourrez plus vous tromper !

Syrphe 

  • Deux ailes plates, vol stationnaire ou très rapide.
  • Corps un peu aplati, entre 11 et 15 mm, bandes oranges plus larges que les rayures noires.
  • Grands yeux globulaires, qui se touchent chez les mâles mais pas chez les femelles.
  • Antennes courtes

Guêpe 

  • Quatre ailes.
  • Corps entre 10 et 20 mm, resserré entre le thorax et l’abdomen (la fameuse « taille de guêpe »!)
  • Yeux noirs bilatéraux.
  • Antennes longues.

La façon la plus rapide de reconnaître un syrphe est sa façon de voler : il est capable de garder un vol stationnaire (impossible pour une guêpe) avant de fondre sur les fleurs convoitées.

Cycle de vie du syrphe

On compte plus de 500 espèces de syrphes en France, parmi lesquelles le syrphe porte-plume (Sphaerophoria scripta), ou le syrphe du groseillier (syrphus ribesii). Son cycle comporte quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe et imago (adulte).

L’accouplement a lieu en vol, puis les femelles pondent des œufs (jusqu’à 1 000 !) au cœur des colonies de pucerons, qui constituent dès leur éclosion un véritable garde-manger dont les larves se délectent durant ce stade de leur vie, qui dure en moyenne 10 à 15 jours.

Le syrphe, un auxiliaire précieux au jardin

Au stade larvaire, le syrphe est donc un allié de taille dans la lutte biologique contre les pucerons. Ces larves carnivores et voraces ressemblent à des petites sangsues. Elles peuvent tuer une centaine de pucerons en une nuit, même si elles ne les mangent pas tous. Elles s’attaquent également aux aleurodes et aux acariens.

Ainsi, le syrphe forme avec la chrysope et la coccinelle un trio de choc contre ces ravageurs.

Les larves de syrphes se nourrissent également de débris de végétaux en décomposition. Elles participent ainsi au recyclage naturel des matières végétales. 

Au stade adulte (stade d’imago), le syrphe endosse le rôle de pollinisateur. Ainsi, il vole de fleur en fleur sur de longues distances, il transporte et distribue le pollen, et participe ainsi à la reproduction végétale des coquelicots, pissenlits, phacélies, menthes, achillées, carottes sauvages, entre autres.

Comment attirer les syrphes dans votre jardin ?

  • Plantez/semez à proximité de vos cultures des fleurs comme les sédums, des ombellifères (persil, cerfeuil…), des brassicacées (comme la moutarde), de la phacélie, ou encore des astéracées (œillets d’Inde, cosmos, achillée millefeuille…) En plus d’attirer les syrphes, la plupart de ces fleurs se révèlent être de surcroît de véritables plantes compagnes au potager !
  • Laissez une ou plusieurs bandes de prairies fleuries/sauvages, composées de pissenlits, coquelicots, molène, orge, etc. dans lesquelles les syrphes déposeront leurs œufs.
  • Le syrphe vit jusqu’à 3 ans. Pour lui permettre d’hiverner, n’hésitez pas à laisser des tas de bois, de feuilles mortes, de pierres qui lui serviront d’abri pendant la saison froide. Vous pouvez également installer un hôtel à insectes.
  • Évitez bien sûr tous traitements chimiques, pesticides et insecticides. Si vous traitez votre jardin naturellement, avec des purins par exemple, prenez également garde à la période de pulvérisation, afin de ne pas tuer les larves.

Ainsi, le syrphe est un compagnon idéal qui peut vous rendre bien des services au potager. Il est un maillon important dans l’équilibre d’un écosystème : n’hésitez pas à l’accueillir et le protéger dans votre jardin !