Vers de terre ou les lombrics

Depuis le temps que je tiens ce site, je me suis rendu compte que je n’avais encore jamais écrit d’article uniquement consacré aux vers de terre ou lombrics … Et pourtant ils remplissent des fonctions écologiques plus qu’intéressantes dans le sol de votre potager en permaculture. Bon, je les ai tout de même présenté à de nombreuses reprises lors d’articles consacrés à la fertilité du sol. Cependant, ils méritent bien ça et surtout, j’aimerai répondre à cette question « Comment favoriser les lombrics au potager ». Cette question m’a été posé plus d’une fois depuis la création du blog en 2012. Alors, c’est partie ! Je vous propose aujourd’hui un zoom sur les vers de terre …

Les fonctions écologiques des vers de terre

Comme vous le savez très certainement, ils ont plusieurs rôles. Pour bien les expliquer, je vous propose de schématiser un peu tout ça … Mais avant cela, il faut savoir qu’il existe différentes espèces de lombrics. Il me semble qu’il existe environ 5000 espèces de vers de terre. Avec pour chacune de ces espèces des caractéristiques qui leurs sont propres tels que, leur zone d’action en terme de profondeur. Un spécialiste n’aurait aucun mal à déterminer l’espèce selon la taille du ver, sa couleur et la profondeur à laquelle le lombric travaille etc …

Les 3 grands groupes de vers de terre

Il y a 3 grands groupes de vers de terre …

  1. Les Anéciques qui peuvent mesurer jusqu’à une quarantaine de centimètre vont travailler dans différentes couches du sol. Ils ont la particularité de creuser de longues galeries verticales
  2. Les Endogées qui sont de taille moindre allant jusqu’à un peu plus de 15 centimètres vont avoir la particularité de rester dans la couche peu profonde du sol comprise entre 10 et 40 centimètres de profondeur. Par rapport aux vers Anéciques, ils vont plutôt creuser des galeries horizontales.
  3. Pour finir, il y a les Epigés qui sont beaucoup plus petit (pas plus de 7-8 centimètres) et qui vont oeuvrer dans la couche supérieur du sol, ce qu’on appelle la litière de surface.

L’action des lombrics dans le sol

Chacune de ces espèces de lombrics est très important pour le sol. Car, comme vous pouvez le voir, chacun travaille à une certaine profondeur. Et jouent des rôles essentiels dans la fertilisation et aération du sol. Pour vraiment schématiser le processus. Lorsque vous déposez de la matière organique en surface de votre sol, cette matière va être attaquées par différents organismes vivants (tels que les bactéries, champignons etc …) afin de la transformer, avec du temps, en humus. Les vers de terre vont également consommer une partie de cette matière déposées en surface. Concrètement, ils vont remonter dans leurs galeries pour aller chercher de quoi se nourrir, redescendre dans leurs galeries pour digérer et enfin … Comme tout être vivant … Ils vont éliminer leurs déchets. Leurs déjections est un puissant fertilisant pour le sol. Et une fois les lombrics favorisés, le sol s’améliore non seulement très vite. Mais aussi, de part la formation des galeries, le sol s’aère naturellement. L’eau de pluie ou de vos arrosages circule beaucoup mieux (que ce soit dans sa rétention ou son infiltration). Les plantes potagères disposent ainsi d’un meilleur support de culture qui va favoriser leur système racinaire. Et dans lequel, la plante pourra trouver et puiser les nutriments nécessaires à sa croissance.

Belles tomates dans un sol fertile

Comment favoriser les lombrics au potager

Nous y voici ! Chaque groupe de vers de terre va avoir un régime alimentaire bien précis. Même s’il est important de favoriser les 3 groupes, au final, cela peut se faire naturellement en appliquant ces gestes simples …

Numéro 1 : Ne plus retourner le sol

J’en ai bien sûr parlé à de nombreuses reprises dont au sein de cet article sur les avantages du non-travail du sol. Mais, le fait de retourner le sol à l’aide d’une bêche ou encore d’un motoculteur détruit ces précieuses galeries et les vers de terre eux-mêmes. De ce fait, il faut laisser la vie s’installer dans le sol, se former et trouver son équilibre. Pour cela, vous pouvez seulement aérer la terre pour préserver non seulement les galeries. Mais aussi les vers de terre eux-mêmes ainsi que l’ensemble de la faune qui gravitent autour des lombrics. Et encore à terme, le mieux reste de complétement oublier ces pratiques. Car, ils ne font pas le travail tout seul … Bien au contraire, ils forment avec de nombreuses autres espèces une grande chaine de recyclage dans laquelle chaque individu a une spécialité.

Numéro 2 : Former une litière de surface

Exactement comme ce qu’il se passe dans une forêt. La formation d’une litière de surface via des apports de matières organiques réguliers va permettre de favoriser les différentes espèces de vers de terre. Dans la forêt et si vous prenez le temps d’observer ce mécanisme naturel qui nous montre un parfait exemple de fertilité … Les feuilles mortes et branches mortes tombent des arbres chaque année. Et se déposent sur le sol (qui au passage n’est jamais retourné ou travaillé par l’homme). Ces feuilles et branchages commencent un long processus de dégradation, se transforme petit à petit en humus. Et par la suite en minéraux qui pourront être assimilé par les végétaux. Les anciennes matières recouvertes d’année en année de nouvelle matières « fraiches » vont protéger et redonner à manger à l’ensemble de la faune qui travaille sous terre. C’est donc ce chemin qu’il faut à mon sens prendre pour avoir une terre fertile, capable d’apporter aux plantes les éléments nutritifs et bonnes conditions à leur développement.

Numéro 3 : Ne jamais tasser le sol

Sur ce point, il est préférable de bien définir vos parcelles et vos allées. Personnellement et je suis assez classique sur ce point. Je pars sur des parcelles d’1m20 de largeur avec des allées d’environ 40 centimètres. Les zones de cultures ne sont ainsi jamais piétiné. Ce qui évite le tassement du sol et les conséquences néfastes que cela provoque. Non seulement pour les vers de terre moins favorisés dans un sol tassé. Mais aussi pour tous les autres organismes vivants qui travaillent pour vous, pour l’infiltration de l’eau etc … D’où l’importance de bien définir votre plan de jardin et zones de cultures en amont.

Pour conclure sur nos vers de terre

Il est vrai que nous avons toujours tendance à mettre en avant ces précieux alliés peut être parce qu’ils sont facile à observer, qu’ils remplissent différentes fonctions écologiques … Cependant, ils ne travaillent pas seul et je dirai même, pour aller un peu plus loin. Qu’ils sont entourés d’une sacrée équipe qui va permettre la minéralisation des éléments. Et leurs transports jusqu’aux racines des plantes etc … C’est un grand cycle complexe, passionnant mais aussi qui nous dépasse peut être un peu dans son ensemble. Dans le livre « Le secret d’un sol fertile« , vous trouverez toutes les manières de fertiliser votre terre naturellement, en respectant les cycles naturels pour un potager productif. Vous avez très certainement un avis sur cet article, une expérience à partager sur le sujet ou encore quelques informations supplémentaires que j’aurai oublié ? N’hésitez pas à utiliser les commentaires, je vous lirai avec un grand plaisir …